Les autres festivals Jazz

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La programmation musicale estivale regorge de jazz. Tour de scène non exhaustif de ce tourbillon de notes bleues en Provence !

 

 

Jazz en Sol Mineur : une si belle tonalité pour le festival organisé à Gréasque ! Dans la commune de la Provence minière, la formule est bien rodée : on retrouvera le Big Band d’Aix-en-Provence sur le carreau du Musée de la Mine en ouverture, ainsi que des concerts gratuits de qualité sur les places du village. Question têtes d’affiche, c’est toujours du jazz d’excellence. Ainsi du Sophie Tessier Quartet (avec le remarquable marseillais Adrien Coulomb à la contrebasse) : le groupe présentera un set de compositions originales exigeantes et accessibles. Le quartet d’Adrien Brandeis, lui, aura à cœur de défendre un jazz aux saveurs créoles : le pianiste parisien, nanti d’un CV international, s’est adjoint une section rythmique qui devrait enflammer le parc du château communal — avec Arnaud Dolmen à la batterie notamment, que l’on retrouve aux côtés de Naïssam Jalal, c’est dire le niveau.

À Beaupré, le Festival Roger Mennillo aura à cœur de défendre le swing d’exigence porté par le pianiste qui devint une légende de son vivant (il nous a quitté l’hiver dernier). Dans le terroir aixois, l’association Art-Expression convie le quartet de Kenny Barron avec des musiciens exceptionnels avant de proposer un hommage à son fondateur, inlassable défenseur d’un jazz populaire.

Au Festival Big Band de Pertuis, les soufflants seront à l’honneur comme il se doit avec les orchestres recrutés — le Big Band du CNRS, notamment, devrait confirmer sa percée parmi les grands des machines à swing.

Le Var reste une terre d’élection pour les notes bleues : retenons Pierrick Pédron au Festival de Jazz de La Londe, Rita Payès au Jazz à Brignoles, Sylvain Rifflet et son hommage à Stan Getz au festival Jazz à Toulon… Néanmoins, c’est au Jazz à Porquerolles que soufflera l’esprit d’une musique d’émancipation : on se languit en particulier de la prestation des Toulousains de Pulcinella (une formation free déjantée aux solides fondations) associés à la chanteuse Maria Mazzotta pour un set élaboré autour de la pizzica, cette transe du sud de l’Italie créée par les femmes pour soigner les piqûres de tarentule, et se libérer de l’oppression du patriarcat. Le vénérable Archie Shepp, parrain du festival, sera là bien entendu. Pour les vingt ans de l’évènement, il y aura une soirée du feu de dieu regroupant Monica Passos, Vincent Peirani et André Minvielle (sur le continent).

Toujours plus à l’Est, retenons le retour des Américains en Europe : Wynton Marsalis sera présent avec son Jazz at Lincoln Center au Jazz à Juan, Cécile McLorin et Sullivan Fortner seront au Nice Jazz Festival.

En ces temps fascisants, leur venue a quelque chose d’un débarquement libérateur…

 

Laurent Dussutour