L’amour vient en dansant

L’amour vient en dansant

Pour la cinquième édition de son festival de cinéma espagnol, l’association Horizontes del Sur ressort les assiettes à tapas sous forme d’une pléiade de films. Et investit de nombreux lieux pour faire monter la sauce. Petit tour d’horizon… (lire la suite)

Pour la cinquième édition de son festival de cinéma espagnol, l’association Horizontes del Sur ressort les assiettes à tapas sous forme d’une pléiade de films. Et investit de nombreux lieux pour faire monter la sauce. Petit tour d’horizon.

Ne vous y fiez pas. Derrière l’hideuse affiche du Festival CineHorizontes 2006 (plus proche de la fête votive que de rencontres cinématographiques), se cache une manifestation exigeante, plurielle et très au fait de la richesse du cinéma espagnol, en l’occurrence contemporain. Malgré un parcours chaotique, le festival, en prenant ses distances dès 2005 avec le cousin toulousain Cinespana, s’est remarquablement émancipé. Les contraintes, tant économiques que logistiques, dues à la scission ont conduit l’équipe d’Horizontes Del Sur à élever de quelques degrés la pertinence des rencontres proposées. Une réalité qui ne se démentit pas pour cette nouvelle édition, construite autour de trois grands axes : la déclinaison de la thématique « Musique et cinéma » au sein de la production espagnole, un hommage au grand Carlos Saura et un retour sur la Guerre Civile qui divisa le pays, laissant, aujourd’hui encore, de profonds stigmates. Optant pour une logique de multiplication des lieux de projection (phénomène devenu courant dans les festivals du même acabit), CineHorizontes aborde donc les fortes relations que le cinéma espagnol entretient avec l’héritage musical du pays. Outre une soirée spéciale dans le cadre de la Fiesta, la journée du 21 octobre sera totalement consacrée au thème, avec, entre autres, Poligono Sur, de la jeune actrice-réalisatrice Dominique Abel, qui s’est intéressée à la forte concentration sévillane de nouveaux artistes flamenco. On retrouvera également le Roma d’Adolfo Aristarain, juste après qu’un bal soit donné dans les murs des Variétés. Sortez claquettes et bustiers rouges ! La soirée d’inauguration n’échappera pas non plus à la thématique, avec la projection d’El calentito de Chus Gutierrez, suivie d’un haro sur le buffet tapas et sangria. Enfin, les plus nostalgiques ne se priveront nullement de s’offrir un revival Jeanette (rappelez-vous, Porque te vas), avec le Cria Cuervos de Saura, projeté à la Cinémathèque. Carlos Saura, figure emblématique du cinéma trans-pyrénéen, est donc à l’honneur de cette cinquième édition du Festival. Un réalisateur moins connu pour son regard aiguisé porté sur la réalité sociale du pays (Le jardin des délices, Anna et le loup, Golfos…) que pour son énorme contribution au cinéma musical (Carmen, Noces de sang, Salome…). Ce sont ces deux visages du cinéaste que CineHorizontes décide pourtant de présenter, avec en prime l’avant-première nationale de son dernier opus, Iberia, nouvelle immersion dans le mariage détonant de la danse espagnole et du flamenco. Enfin, une flopée de films et documentaires (de l’excellent Soldados de Salamina de David Trueba à El nens perduts del franquisme de Montse Armengou et Ricard Belis) viendront nourrir notre regard sur la dictature franquiste, et sur l’impact indélébile qu’elle causa sur la population. Aux quatre coins de la cité phocéenne, Horizontes Del Sur sera ainsi en charge de colorer dix jours durant la ville en jaune et rouge. Colores calientes.

Sellan

CinéHorizontes. Du 18 au 28/10 au Variétés, à la Cinémathèque & à l’Alcazar.
Rens. 04 88 01 38 18 / http://horizonsdusud.free.fr