Un arbre décharné esquissé sur une pochette oscillant entre gris foncé et noir corbeau, des titres suintant le malheur (The deception, We all fall down, Death is the end…), nous voilà prévenus : Iliketrains n’a pas le cœur à la fête. Comme si Low convoquait le fantôme de Ian Curtis, comme si Explosions in The Sky invitait un Nick Cave plus désespéré que jamais à poser sa voix sépulcrale sur des murs de guitares, le quintette de Leeds dessine un paysage (post-)apocalyptique dont le calme apparent ne masque jamais la tempête qui se prépare. Omniprésentes, les guitares ont le bourdon, entre tensions latentes et déferlantes soniques, à l’unisson avec le chant caverneux d’un Dave Martin inconsolable, tandis que cordes et trompettes pleurent discrètement sur quelques-unes de ces onze ballades sinistres, belles à pleurer.