Yul, never walk alone

À la fois compositeur, musicien, chanteur et producteur, le touche-à-tout Yul présente son nouveau projet dans le cadre du festival Jazz sur la Ville. Présentation.

Borsalino vissé sur la tête, l’homme est grand, mince ; Yul s’exprime tranquillement en choisissant méticuleusement ses mots. Sur les murs de son studio, des affiches de Malcolm X et Martin Luther King en disent long sur son engagement artistique.

Issu d’un quartier difficile d’Aix-en-Provence, le petit Ulrich se prend de passion pour la musique dès son plus jeune âge, touché par la vibration d’une flûte à bec en CE2. « Elle ne m’a pas quitté depuis. » Ému par Catherine Lara et son violon blanc, il apprend ensuite le solfège malgré le manque d’encouragement de son professeur ; de toute façon, « ce qui est accessible ne m’a jamais trop intéressé. » Puis il entre au Conservatoire de Marseille. Le soir et entre deux cours, il joue de la batterie dans les bars avec ses potes.

Très vite, ses multiples talents sont reconnus : il tourne beaucoup avec des groupes locaux (Accoules Sax, Zumbao…), compose et arrange pour d’autres (Sap Sap), enfile les casquettes de producteur et ingénieur du son.

Si ses tournées l’enrichissent artistiquement, son prochain projet, fruit d’une longue maturation, se fera sur scène. Produit par la Mesón dans le cadre du festival Jazz sur la Ville, That’s my color s’annonce grandiose, avec des danseurs et trois écrans sur scène. En trio avec Reggie Washington et Bobby Sparks, qui ont travaillé avec les plus grands du jazz, Yul y déploiera son esthétique soul mêlée d’une énergie rock, d’influences africaines (puisées dans ses racines bénino-togolaises) et d’expérimentations en tout genre. Pour un show à l’image de son créateur : affranchi des codes et des styles.

Catherine Moreau

Yul : le 22/11 à l’Espace Julien (39 cours Julien, 6^e), dans le cadre du festival Jazz sur la Ville.

Rens. : www.lameson.com / http://jazzsurlaville.fr