All Light, Everywhere de Theo Anthony

Festival Technopolice Marseille

Trompe l’œil

 

Alors que la vidéosurveillance est partout, que nos libertés sont allègrement foulées aux pieds, et que nul citoyen ou nulle citoyenne n’échappe au contrôle d’un État policier, le Festival Technopolice Marseille propose de se réapproprier cette question pour mieux lutter contre ses dérives. Trois journées de projections et de débats à ne manquer sous aucun prétexte !

 

 

Voilà belle lurette que lentement, nos sociétés ont basculé dans un monde orwellien, où le contrôle de toutes et tous par l’État dominant et policier, dans l’espace public tout autant que dans l’espace privé, est total et reste exponentiel, sans soulever de réels mouvements de contestations quant au respect de nos plus élémentaires droits humains. Un contrôle social qui naquit en France dès les années 70, avec comme justification la surveillance du contrôle routier. Aujourd’hui, on estime à plus d’un million les systèmes de caméras de surveillance à circuit fermé, et à près de 150 000 dans l’espace public. Noam Chomsky avait parfaitement décrit ce mécanisme de privatisation de libertés de chacun au nom de la sécurité de tous. Mais quelle perspective terrifiante se présente encore devant nous, à l’heure de l’intelligence artificielle et de la biométrie humaine ? Œil pour œil, dent pour dent aurait tendance à répondre les équipes du Festival Technopolice Marseille : en écho aux collectifs européens qui fleurissent pour contrer ce phénomène, il est temps d’exprimer sa colère et sa détermination concrète face à ce regard omniprésent. Du 22 au 25 septembre, au Vidéodrome 2, à la Dar, centre social autogéré, et à Manifesten, dans la cité phocéenne, trois journées de programmations cinématographiques et d’échanges offriront l’occasion de débats et de propositions collectives pour tenter d’enrayer cette machine infernale, et se réapproprier notre espace commun. À commencer par la séance du film All Light, Everywhere de Theo Anthony, documentaire bouleversant sur notre lien à l’image filmée, entre observé et observant, sur fond d’évolutions technologiques loin d’œuvrer pour le bien de notre humanité. Une séance qui sera suivie d’échanges avec de nombreux collectifs présents. Le 23 septembre sera, plus concrètement encore, consacré aux stratégies d’opposition à la surveillance et au fichage, avec la diffusion du film d’Andrew Culp et Thomas Dekeyser, Machines in Flames, qui évoque, entre autres, les questions d’autodestruction de l’informatique. Enfin, avant une dernière journée libre et informelle à Manifesten, plusieurs collectifs, dont l’excellent Primitivi, souvent chroniqué dans ces colonnes, et dont le travail militant reste exemplaire et essentiel, se réuniront au Vidéodrome 2 pour donner à voir la diversité des actions de résistance contre la surveillance des villes, avec les projections de La Bataille de la Plaine, de divers courts de Primitivi et autres collectifs. La discussion croisée s’organisera entre Technopolice Marseille, Belgique, Belgrade et Paris, laissant place alors à un concert punk concocté par l’équipe organisatrice. Cette manifestation capitale pour nos libertés individuelles et collectives trouvera, nous l’espérons, un écho considérable auprès du public, invité à se retrouver lors de ces quatre journées incontournables.

 

Emmanuel Vigne

 

 

Festival Technopolice Marseille : du 22 au 25/09 à Marseille.

Rens. : www.videodrome2.fr / technopolice.fr

 

Le programme complet du Festival Technopolice Marseille ici