Festival Technopolice Marseille (V.O.)

2e édition du festival pour la défense des libertés et contre la surveillance totale de l'espace urbain

Dans un contexte de répression des mouvements populaires, le recours aux technologies de surveillance de l’espace public se normalise sous prétexte de sécurité, tandis que la violence policière continue de s’accroître en France. En vue des Jeux Olympiques 2024, une loi légalisant la vidéosurveillance algorithmique (VSA) a été adoptée malgré de nombreuses oppositions (voir notamment ici et ici), faisant de la France le premier pays de l’Union européenne à légaliser la surveillance biométrique de l’espace public.

Il y a 4 ans, La Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, lançait l’initiative Technopolice avec le soutien d’une vingtaine d’associations, pour recenser et contrer les nouvelles technologies de surveillance policières dans nos villes. Le collectif Technopolice Marseille commençait alors à s’organiser localement en organisant des conférences, expositions artistiques, cartographies de caméras et actions de rue contre le dispositif de surveillance de la ville. En 2022, nous organisions la première édition du festival Technopolice à Marseille et y lancions notre plainte collective contre la vidéosurveillance, le fichage de masse et la reconnaissance faciale de l’État. Pour cette deuxième édition, nous souhaitons dénoncer le rôle de ces technologies, qui donnent davantage de pouvoir à une police toujours plus répressive.

Face à la mise en place de la surveillance totale de l’espace public, il est urgent de résister et d’agir pour construire des futurs désirables. À travers des films, des débats et des ateliers, cette 2e édition du festival vous invite à une réflexion collective.

À Marseille
Du 28 septembre au 1 octobre 2023
Prix libre
https://technopolice.fr/festival-2023/
13000 Marseille

Article paru le mercredi 27 septembre 2023 dans Ventilo n° 487

Festival Technopolice à Marseille

Ne souriez pas, vous êtes filmés !

 

La seconde édition d’une manifestation essentielle pour nos droits élémentaires investit divers lieux de la cité phocéenne du 28 septembre au 1er octobre : le Festival Technopolice ouvrira, au travers de projections, rencontres, ateliers et balades, de nombreuses pistes de réflexions sur les questions de télésurveillance des peuples par les pouvoirs en place, et les violences policières qui opèrent ainsi en toute impunité.

    Noam Chomsky l’évoquait déjà en son temps : la manipulation de masse et la surveillance des peuples sont parmi les axiomes des forces dominantes pour un contrôle total des sociétés, jusqu’à la répression policière ripolinée en maintien de l’ordre. La surveillance — et l’évolution technologique afférente — était par ailleurs évoquée par Naomi Klein dans La Stratégie du choc. Au sein même de l’hexagone, depuis plusieurs années, les questions de violences policières auxquelles s’adjoignent celles de la surveillance généralisée engendrent un cocktail explosif particulièrement inquiétant pour nos démocraties, ou ce qu’il en reste. Et les perspectives des forces politiques en marche, en Europe, ne sont guère enclines à nous rassurer. Ce sujet de la plus haute importance — et l’actualité s’en fait presque quotidiennement l’écho — est au cœur de la manifestation proposée par le collectif Technopolice Marseille, qui lutte entre autres contre la surveillance de l’espace public : du 28 septembre au 1er octobre, la seconde édition du festival éponyme déploiera un ensemble de propositions passionnantes, à Marseille, au Videodrome 2 et à Manifesten, en passant par la librairie L’Hydre aux Mille Têtes. Comme le rappelle l’équipe organisatrice, le recours aux technologies de surveillance de l’espace public se normalise de manière alarmante : la France est le premier pays de l’Union Européenne à légaliser la surveillance biométrique et Marseille est l’une des villes les plus surveillées de France, pour n'en citer que deux exemples. Chaque citoyen doit en avoir une pleine conscience, et s’organiser collectivement pour freiner cette dangereuse dérive. Le festival Technopolice offrira ainsi des pistes de réflexions et d’actions particulièrement passionnantes durant ces cinq journées, à commencer par la rencontre autour du livre Contre-histoire d’Internet, qui lancera les festivités. Suivront les projections, au Videodrome 2, de trois opus donnant la parole aux familles de victimes de meurtres policiers : I thought I was seeing convicts d’Harun Farocki, Frères d’Ugo Simon et Face à l’impunité policière de l’excellent collectif Primitivi, fréquemment cité dans ces colonnes. Le samedi 30 septembre, la compagnie La Station Magnétique proposera de son côté un intéressant jeu de piste, suivi d’une balade cartographique des caméras de vidéosurveillance de la Plaine, afin de prendre sur le terrain pleinement conscience de l’étendue de cette privation de nos libertés élémentaires, normalement protégées par la Constitution. Journée qui s’achèvera par la séance de Total Trust de Jialing Zhang et d’un débat autour de la loi légalisant la Vidéo Surveillance Algorithmique (VSA) en France. Enfin, l’événement clôturera cette nouvelle édition par une poignée d’ateliers en lien avec la honteuse Loi Jeux Olympiques (JO), qui a permis de légaliser la surveillance biométrique en France pour une période s’étalant de 2023 à 2025, et ce pour tout événement sportif, culturel ou public.  

Emmanuel Vigne

   

Festival Technopolice : du 28/09 au 1/10 à Marseille.

Rens. : https://technopolice.fr/festival-2023/

Le programme complet du Festival Technopolice ici