Le Songe d’une nuit d’été © Pascal Victor / ArtcomArt

Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence

Et la magie opéra…

 

Comme un vent frais sur l’art lyrique en plein cœur de l’été, le prestigieux Festival d’Aix souffle ses soixante-sept bougies.

 

C’est l’un des incontournables de l’été pour tout mélomane qui se respecte. L’engagement indéfectible et le travail acharné de Bernard Foccroulle, directeur du festival depuis 2007, n’y sont sûrement pas étrangers. « La création est indispensable au monde de l’opéra, le rôle de notre festival et son identité, c’est d’explorer dans le domaine de la musique un nouvel équilibre entre création et répertoire. » On peut parier qu’avec pas moins de quatre créations originales (Alcina de Haendel, L’Enlèvement au Sérail de Mozart, Svadba d’Ana Sokolović et Le Monstre du labyrinthe de Jonathan Dove) et deux reprises qui furent encensées par la critique (Le Songe d’une nuit d’été de Britten et Iolanta/Perséphone de Tchaïkovski et Stravinski), cette nouvelle édition comblera les inconditionnels.
Le cycle Haendel se poursuit après le succès d’Ariodante l’année dernière. Mis en scène par Katie Mitchell (l’enfant prodige du théâtre anglais, très attendue après l’excellent Written on Skin en 2012), Alcina sera dirigé à la baguette par Andrea Marcon, tandis que deux stars incarneront Alcina et Ruggiero, Patricia Petibon et Philippe Jaroussky. Mais une fois que l’on a dit cela, il reste encore beaucoup de choses à découvrir… A l’instar de cet hommage à Mozart avec L’Enlèvement au sérail, ou à Britten avec Le Songe d’une nuit d’été, dont la mise en scène féerique et enchanteresse de Robert Carsen (datant de 1991) a durablement marqué les mémoires. Dans un tout autre registre, il fallait le talent de Peter Sellars, l’un des plus grands metteurs en scène de théâtre et d’opéra, pour proposer la mélancolique Iolanta de Tchaïkovski et la bouleversante Perséphone de Stravinski dans une même soirée. Audace et modernité seront aussi au rendez-vous : le volet contemporain de la programmation séduit avec Svadba (Mariage) d’Ana Sokolović, une création qui s’annonce émouvante et ludique, pour six voix de femmes a cappella, ou encore avec Le Monstre du labyrinthe de Jonathan Dove… Mais aussi un bel exemple d’échange interculturel, avec Sir Simon Rattle qui dirigera le London Symphony Orchestra, l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée et trois cents choristes amateurs de la région d’Aix. Pour les impatients, des master-classes, des répétitions publiques et des concerts gratuits ou à prix réduits seront également proposés. Comme autant de marqueurs qui attestent que l’opéra veut et peut s’ouvrir. Il n’attend finalement que son nouveau public.

Céline Schmitt

 

Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence : du 2 au 21/07 à Aix-en-Provence.
Rens. : www.festival-aix.com

La programmation complète du Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence ici