Edito HS#10

Edito HS#10

Il y a deux ans presque jour pour jour, nous abordions la rentrée pétris de bonnes intentions et avec une ferme résolution : faire de Ventilo un journal qui nous ressemble plus. Un support qui, tout en conservant son rôle de « service public » grâce à un agenda toujours plus complet, reflèterait mieux son époque, et parlerait davantage à une génération écartelée entre sa conscience politique, ses velléités… (lire la suite)

Episode VI : un nouvel espoir

Il y a deux ans presque jour pour jour, nous abordions la rentrée pétris de bonnes intentions et avec une ferme résolution : faire de Ventilo un journal qui nous ressemble plus. Un support qui, tout en conservant son rôle de « service public » grâce à un agenda toujours plus complet, reflèterait mieux son époque, et parlerait davantage à une génération écartelée entre sa conscience politique, ses velléités intellectuelles (pour ne pas dire élitistes) et son envie de vivre avec son temps — fût-il celui de la télé-réalité ou de My Space. Autrement dit, un journal culturel au sens le plus global du terme, qui pourrait évoquer avec autant de passion la nouvelle création de Franck Dimech et la dernière passe décisive de Franck Ribéry, l’ouverture tous azimuts d’un festival de danse en Méditerranée et la série américaine du moment. Tout en y mettant les formes : en dissertant de choses graves avec un ton léger comme de futilités avec tout le sérieux qu’elles méritent.
Les résolutions de la rentrée étant ce qu’elles sont (de l’espoir, seulement) et les manifestations de la Fée Presse Papier se faisant de plus en plus rares, notre détermination a fondu comme Dock sous la pluie.
Mais cette année, tout va changer. Vraiment. D’ailleurs, la transformation de Ventilo a déjà commencé… Changement d’association, équipe remaniée, nouvelle adresse[1] et locaux flambant neufs… Nous voilà prêts pour une nouvelle aventure, fermement résolus à traduire ces menus bouleversements par une ligne éditoriale plus en adéquation avec notre esprit décalé, critique, frondeur, insolent, arrogant — rayez la (les) mention(s) inutile(s).
Trêve de teasing, fermons donc cette parenthèse purement égocentrique pour se concentrer sur une rentrée culturelle qui, comme on pouvait s’en douter, s’avère éminemment politique. A huit mois de l’échéance présidentielle et alors que la campagne électorale bat déjà son plein (à coups de déclarations populistes, séances de dédicaces sur tongs et autres sondages surréalistes : ça situe le niveau…), les structures locales redonnent ses lettres de noblesse à l’art et toute sa signification au mot « culture ». Particulièrement concernés par la chose (et pour cause…), les artistes et les protagonistes du « spectacle vivant » — intermittents, compagnies et associations, dont les statuts sont plus que jamais précaires et l’existence même, sans cesse menacée — abordent de front les problématiques sociales et politiques, qui en refaisant le monde avec une installation, qui en relisant son  »Capital »… Et quand bien même ils ne semblent qu’effleurer la question, TOUS les acteurs de la vie culturelle locale participent de cet élan citoyen : en continuant de créer, en se battant pour leur art, ou simplement en tenant le coup[2]. Le résultat de cette lutte, ce sont les vingt pages qui vont suivre, dévoilant peu ou prou ce que le premier trimestre nous réserve : des lieux qui se créent, des structures qui se bougent, des artistes qui s’interrogent… et des événements qui jouent la transdisciplinarité. Comme pour mieux signifier que la culture ne connaît pas de limites, qu’à plusieurs, la fête est plus folle (et les débats, plus constructifs)… La rentrée ? C’est que de l’espoir !

Texte : CC
Photo : Caroline Lioré

Notes

[1] Une fois n’est pas coutume (sic), nous venons d’investir un nouveau lieu (le huitième, donc), qui ne dépareillerait pas dans un catalogue de meubles suédois. Vous pouvez désormais nous écrire et/ou envoyer vos infos aux Ateliers du 28, 28 rue François Arago, 13005 Marseille). En revanche, les aléas des privatisations nous privent (c’est le cas de le dire) momentanément de contacts téléphoniques.

[2] On ne compte plus les communiqués alarmants d’événements, voire de salles, en voie de disparition ! Sans compter ceux qui ont déjà mis la clé sous la porte…