Edito n° 199

Edito n° 199

Chaque année, c’est la même chose. Dès que la rentrée culturelle pointe son nez, les interrogations fusent : vont-ils revenir ? Tu les a croisés cet été ? Parce que moi, j’ai eu vent que ça tournait pas si bien leur affaire, hein ?

Nouvel air

Chaque année, c’est la même chose. Dès que la rentrée culturelle pointe son nez, les interrogations fusent : vont-ils revenir ? Tu les a croisés cet été ? Parce que moi, j’ai eu vent que ça tournait pas si bien leur affaire, hein ? Et puis d’abord, qu’est-ce qu’ils branlent ? Chers lecteurs, c’est pourtant simple : quand l’été arrive (et nous vous en prévenons dans notre hors-série Spécial Festivals), l’équipe de Ventilo part prendre un peu l’air, celui qu’elle s’évertue ensuite à brasser tout au long de la saison, afin d’assainir un tantinet l’atmosphère. Qui, il faut bien le dire, n’est plus tout à fait la même. Ici comme ailleurs, il y a dans l’air comme un parfum diffus – ou plutôt, confus. En vrac et certainement pas dans l’ordre : la planète se désagrège, Marseille se plus belle la vise, la droite est au pouvoir, l’OM se ridiculise, la publicité nous contrôle, le monde se bipolarise, Kouchner s’en va-t-en guerre quand Serrault repose en paix, le tabac c’est tabou il nous prendra tous nos sous, est-ce que l’on va enfin boucler à l’heure – et ranger les cartons pizza, et caetera, et caetera, et caetera. La confusion est totale. On est bien d’accord : ça ne peut pas continuer comme ça. C’est donc la raison pour laquelle, en dépit de toute logique, Ventilo va pour sa part continuer sa route, loin des sentiers balisés de la pensée unique et de la culture mainstream, pour le fun, mais aussi et surtout parce que cette aventure, que nous jugeons d’utilité publique, nous tient terriblement à cœur. Cette année, nous avons décidé de partir sur une formule plus légère, dans tous les sens du terme : quant à la teneur des sujets, avec des rubriques relevant de l’humeur du jour et plus seulement de l’actualité culturelle, mais aussi quant au format des articles, plus courts, ce qui autorisera une entrée simplifiée aux pages culture (moins élitistes ?) et nous permettra d’aborder davantage de sujets. Pourquoi ? Parce que nous sommes partis du constat que Ventilo n’a pas vocation à rester ce journal réservé jusqu’ici, et bien malgré lui, à une certaine élite, mais qu’il doit devenir ce qu’il a en fin de compte toujours été : un hebdo gratuit pour tous les amoureux de culture, un outil essentiel pour ceux qui veulent préparer par le détail leurs sorties de la semaine (nos agendas sont les plus complets du coin). De fait, ce n’est pas un hasard si ce premier numéro de la saison est distribué, le jour de sa sortie, dans le métro. Ce n’est pas non plus un hasard si certains d’entre vous ont pu le compulser cet été sur la ligne Marseille-Paris du TGV. La diffusion ? Accrue : il y avait les cinémas ou les salles de spectacle, il y aura désormais certains… tabacs et boulangeries (400 points au total sur une bonne partie du département). Mais la grande affaire, celle sur laquelle nous concentrons bon nombre de nos efforts, c’est la mise en place d’un nouveau site web, prévue pour début 2008, outil qui devrait vite s’imposer comme une référence du genre dans la région si l’on s’en tient aux échos de ses concepteurs… Car Internet, bien sûr, est une révolution en soi. Le médium universel dans son essence même, la nouvelle voix de tous ceux qui veulent communiquer sans entraves, jusqu’à crier parfois, pour enfin se faire entendre. Notre site sera donc aussi votre courrier des lecteurs, car vous êtes aussi les acteurs de notre aventure. Dans ce chef-d’œuvre baroque et aérien qu’est Il était une fois la révolution, le grand James Coburn balance au détour d’une scène : « Là où il y a révolution, il y a confusion. Et là où il y a confusion, celui qui sait exactement ce qu’il veut a toutes les chances de parvenir à ses fins. » Ventilo ? Il était une fois sa septième saison.

Texte : PLX
Photo : Damien Boeuf