Édito 370

Table rase

 

Les forces de l’ordre sont mobilisées comme jamais contre l’objectif. Cette infamie. La laisser vivre, survivre, grandir, c’est saper les fondements de la démocratie. Les citoyens doivent se rendre compte combien les dommages peuvent être grands. Combien la maintenir en place peut menacer nos enfants, leur avenir. Le danger est d’autant plus menaçant qu’il est proche de nous.
Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est notre adversaire, notre véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est… une table.
Quatre pieds, deux bancs et un monde autour. Venu s’asseoir, manger et boire le temps d’un moment ensemble. Sur un coin que les Français ont érigé en art.
Le projet de rénovation de la Place de la Plaine a rencontré des oppositions bien légitimes des habitants et habitués. Et qui s’expriment. Faut-il que la municipalité soit à ce point sur les dents pour envoyer la patrouille tronçonner le bois d’une table ? Le renouveau d’un quartier peut-il s’envisager à la hache ? Cet acharnement apparaît être le signe inquiétant d’une crispation autour de l’idée lancinante d’ennemi intérieur. Dans une capitale urbaine, la gestion directe par les habitants d’un lieu public réinvesti serait saluée. Une animation populaire encourageante de vitalité. Le maire n’y voit qu’occupation illégale du domaine public. Une table en terrasse, libre d’accès. Libre de passage. C’est ça qui coince. Pain sur table n’a pas de maître.

Victor Léo

 

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