Les membres de Dirty Projectors font de la musique comme les enfants construisent des cabanes : l’édifice est aéré, la construction bancale, mais le tout respire une fraîcheur et une poésie rares. Leur inspiration semble aussi prolixe que désordonnée, et cela donne au final un disque fourre-tout, que l’on pourrait au mieux qualifier de pop expérimentale. Rise Above rappellera les plus anciens au bon souvenir de David Byrne, et les plus jeunes, eux, trouveront ici une réponse américaine aux expérimentations australes d’Architecture in Helsinki. Cet album, qui est en fait une relecture du premier album de… Black Flag, ressemble à une suite de pirouettes musicales dont l’exécution nous enchante et la succession nous déroute. On perd parfois le fil du récit mais l’essentiel est ailleurs : c’est pour se perdre qu’on se laisse conter les histoires.