Bourse :
N. fém. Petit sac dans lequel on place de l’argent. Et ? On peut ouvrir les vannes, et se payer une tranche de déclinaisons, toutes liées au maniement d’argent… Jouer en bourse, faire bourse commune, la bourse ou la vie, le Centre Bourse à Marseille où l’on délie les cordons de la sienne. Bref, l’argent. Car qui dit bourse dit fric, blé, cash, cours, action, cotation, investissement, chute… et peut-être krach. Ça transite et ça fuse, ça roule et ça s’empile dans un cliquettement infernal de caisse enregistreuse. Bourses, c’est aussi de l’argot hérité du Moyen-Age évoquant les attributs masculins. Du précieux, on vous dit ! Mais une bourse désigne aussi un lieu : la bourse du Travail, du cours de ceci ou de cela. Un lieu d’échanges, de rencontres, et donc de confrontation. Faire sauter la bourse ou boursicoter, c’est-à-dire spéculer. Cela se conjugue. Cela peut donner de jolies choses. Vous boursicotâtes au passé simple, que nous eussions boursicoté au plus-que-parfait. Imaginez-vous une seconde, tançant Popaul le dimanche matin : « Que tu boursicotasses ou non, nous devons payer le loyer ! »
En 1986, Téléphone chantait Argent trop cher et l’on se rappelle des Golden Boys des années 80 — une pensée pour Bret Easton Ellis et son glaçant American Psycho —, cravates à pois en bataille, hurlant dans trois téléphones à la fois, de Wall Street à Paris. Manipulations hasardeuses, coups tordus et prises de risques. Il semble que rien n’a changé. Sauf sur les cravates. Les pois ont déserté.
BJ