L'entrée du Badaboum Théâtre

Des nouvelles… du Badaboum Théâtre

En attendant de pouvoir de nouveau accueillir tous les publics, Anne-Claude Goustiaux et la petite équipe du Badaboum poursuivent leurs activités auprès de la jeunesse (ateliers, représentations en extérieur…), réaffirmant le théâtre comme un art vivant et un lieu de pensée qu’il est grand temps de « déconfiner ».

 

 

À quoi aurait ressemblé l’année 2020 de votre structure sans la crise sanitaire ?

À un théâtre : un lieu ouvert sur le monde, traversé par le monde, un lieu d’échange, où le brassage, le partage d’émotion et de sens est vital.

 

Depuis le début de cette crise, avez-vous pu compter sur des soutiens physiques, psychologiques, financiers ?

D’un point de vue financier, nous avons bénéficié du fonds de solidarité, du travail partiel et autres exonérations de charges. Par ailleurs, la Ville et le Département ont maintenu leurs subventions. Tout cela a été, évidemment, salvateur pour nos structures.

Pour le reste, on a sûrement le même sentiment que l’ensemble du monde de la culture : une incohérence politique. Les théâtres n’étant évidemment pas des hauts lieux de contamination, pourquoi sont-ils restés fermés si longtemps ? La culture a-t-elle si peu d’importance ? L’idéologie dominante est-elle à ce point celle de la marchandisation et de l’ignorance ? Comment le gouvernement a-t-il pu choisir de sacrifier tous les lieux de pensée, qu’il s’agisse des facs ou des cinémas, des théâtres et des cafés, qui sont aussi les lieux où se constitue le lien social ?

 

Avez-vous eu la possibilité de vous réorganiser, voire de vous réinventer, afin de pouvoir maintenir ou créer certaines activités ?

Franchement, se réinventer non. S’organiser oui, on n’a pas eu le choix, pour annuler, reporter, on devient très fort… Par chance, sauf pendant les confinements, nous avons pu maintenir les cours et les stages au sein du Badaboum et, par là même, une part de notre activité. Cela dit, nous n’avons jamais cherché à développer le mode informatique, nous croyons que le théâtre est un art du vivant, du présent et de la présence, dont le cœur est la relation entre les gens : aucun Zoom ne peut restituer ça.

 

Quelles sont vos attentes quant à la considération de l’État pour le milieu culturel face à cette crise sanitaire ?

Nous attendons que les pouvoirs publics se positionnent de manière claire et qu’ils envisagent des réouvertures, avec les conditions sanitaires nécessaires et la mise en place de mesures concrètes. Nous attendons également une aide pour l’application de ces mesures, sachant que les demi-jauges notamment impactent les billetteries.

 

Arrivez-vous à trouver un quelconque aspect positif, qu’il soit personnel, organisationnel ou communautaire, à toutes les difficultés engendrées par ces handicaps répétitifs ?

Nous travaillons moins, nous sommes donc moins fatigués, et nous avons pris l’habitude d’échanger plus avec les autres acteurs culturels (le Badaboum fait notamment partie du Collectif des théâtres de quartiers marseillais, ndlr). Mais quelque chose de notre moteur s’encrasse.

 

Quelles sont vos perspectives pour l’année 2021 ?

Toujours les mêmes : accueillir du public, proposer des spectacles, continuer, avancer, rencontrer, créer.

 

Avez-vous mis en place des mesures spéciales pour garder le lien avec vos spectateurs tant que leur accueil physique est impossible ?

Notre salle de spectacle étant fermée, nous proposons des représentations en extérieur

(écoles, centres sociaux et autres structures dédiées à l’enfance), mais encore une fois, nous n’avons pas abusé des réseaux sociaux et d’internet en général (même si cela nous a rendu quelques services bien sûr) ; ce qui nous anime est ailleurs, dans l’instant et la présence.

 

Propos recueillis par la rédaction

 

Pour en (sa)voir plus : 04 91 54 40 71 / www.badaboum-theatre.com