<em>Chercher le garçon</em> (France – 1h10) de Dorothée Sebbagh avec Sophie Cattani, Moussa Maaskri…

<em>Chercher le garçon</em> (France – 1h10) de Dorothée Sebbagh avec Sophie Cattani, Moussa Maaskri…

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Chacun cherche son chat

Le printemps est arrivé, les cerisiers bourgeonnent, les oiseaux chantent et les jeunes filles en fleur cherchent le grand amour. Mais le bon vieux bal du village a fait son temps. Maintenant, c’est sur Internet que ça se passe. En tout cas, c’est le pari que fait Emilie, jolie Marseillaise de trente-cinq ans, lorsqu’elle s’inscrit sur le site de rencontres Meet Me, une bouteille de champagne à la main. Loin d’être désespérée, la pimpante blondinette navigue de rendez-vous en rendez-vous avec le même entrain et la même légèreté, découvrant tout ce que la gent masculine compte de profils plus ou moins charmants. Trouvera-t-elle l’amour au cours de ces rencards organisés ou lors d’une rencontre inattendue au hasard des rues ? Les habitués des comédies romantiques connaissent déjà la réponse.
Pour son premier long-métrage, Dorothée Sebbagh met en lumière un thème qu’elle a eu le loisir d’expérimenter, les sites de rencontres en ligne. A travers une succession de saynètes plus ou moins cocasses, la réalisatrice montre les liens qui se nouent entre un homme et une femme lors d’un premier rendez-vous. Mais la malice de la jeune Lilloise réside dans la méthode. Si les caractères de chaque personnage sont bien écrits, les comédiens n’ont reçu aucun dialogue et ne se sont jamais vus avant le tournage. Chaque scène est donc une première rencontre réelle entre la comédienne et ses prétendants, dont l’improvisation et le trouble perceptible donnent une fraîcheur unique à cet ovni cinématographique. Sophie Cattani apparaît comme la meilleure trouvaille du film. Déjà vue dans Tomboy ou Polisse l’an dernier, elle porte cette comédie légère sur ses frêles épaules. Son sourire emporte l’adhésion des spectateurs autant que celui de ses soupirants. Et ce Journal de Bridget Jones 2.0 à la sauce marseillaise se laisse déguster avec plaisir pour peu qu’on soit d’humeur primesautière.

Daniel Ouannou