Expo Blazers/Blasons par le Collectif La Valise chez Tchikebe

C’est arrivé près de chez vous | Pôle artistique du Chevalier Roze

La conquête des espaces

 

Le vingt-six août dernier, le tout nouveau Pôle artistique du Chevalier Roze était inauguré dans la rue éponyme. L’opération est un mécénat d’ANF Immobilier qui met des locaux à la disposition d’acteurs d’envergure du monde de l’art contemporain. Parmi eux, des galeristes, mais pas seulement. Ils sont pour l’instant au nombre de sept, et chacun s’est vu attribuer un espace dans cette rue à titre gracieux.

 

L’objectif ? Faire de la rue du Chevalier Roze une « référence en termes d’art contemporain », explique Ombeline d’Avezac, chargée de la coordination du projet. Et, si possible, avant l’arrivée de Manifesta à Marseille en 2020. La biennale d’art contemporain est donc une étape importante dans cette opération autant de mécénat qu’immobilière d’ANF. En effet, le promoteur immobilier s’inspire ici des exploits d’un certain Tony Goldman, entrepreneur américain connu, entre autres, pour avoir transformé Wynwood, un « quartier sordide de Miami » en un quartier huppé, « qui attire aujourd’hui les gens les plus fortunés ». L’idée : rendre le quartier plus attractif et, finalement, augmenter sa valeur immobilière. Comment ? En transformant son image par le biais de l’art. Ce fut le graffiti dans le cas de Wynwood, avec des interventions d’artistes comme Obey ou encore Miss Van. Ici, on mise sur l’art contemporain, et nous ne pouvons qu’espérer que les fondations artistiques et sociales du projet soient bien solides, que les habitants seront impliqués, pas mis à l’écart, et que l’action culturelle perdurera… d’autant que la visite de la rue donne vraiment envie.

« Ce pôle d’art contemporain, ce n’est pas simplement sept galeries, souligne Ombeline d’Avezac, mais bien sept espaces qui ont chacun leurs spécificités. Au Chevalier Roze, on pourra presque voir le chemin d’une œuvre d’art de sa réalisation à son analyse. »

En effet, si certains des lieux, comme l’espace Adelaïde (l’atelier de Wilfrid Almendra), sont plutôt destinés à produire de l’art, d’autres tendraient à le penser. Mais l’un n’exclut pas l’autre. Il en va ainsi du Studio South Way qui, en plus d’être un espace d’exposition, est également le bureau de Code Magazine 2.0, dont la vocation est de publier, et souvent pour la première fois, les œuvres de jeunes artistes afin de la diffuser et d’offrir à ces derniers un retour critique et un rayonnement.

Le Chevalier Roze, ce sont ensuite des galeries destinées à la vente d’œuvres d’art, notamment Crèvecœur, qui vient ici prolonger ses activités parisiennes, Port Roze, la galerie/projet de Catherine Bastide qui souhaite s’engager par le biais de l’art dans une « transformation sociale et économique », ou encore la boutique Tchikebe, spécialisée dans les multiples d’artistes. Cette dernière, les Marseillais la connaissent déjà via l’atelier d’art Tchikebe, imprimeur spécialisé dans l’édition et l’art situé sur le boulevard National. Enfin, au Chevalier Roze, nous trouvons des galeries non commerciales, notamment Sessions, un espace d’exposition consacré à l’image-mouvement, ou bien Atlantis, l’espace du collectif marseillais Lumière qui accueille des projets curatoriaux.

Les amateurs d’art contemporain y trouveront (plus que) leur compte, avec des rendez-vous comme l’exposition Sueurs Chaudes, curatée par Julia Marchand (l’exposition est malheureusement déjà terminée), les très beaux multiples de Blazers / Blasons à Tchikebe ou bien encore Slunder, l’exposition vidéo de Laura Porter et Valentin Lewandowski à Sessions, pour faire ici des choix purement subjectifs, car nous pourrions aussi citer Madison Bycroft au studio Adelaïde. La preuve.

 

Frédéric Vaysse

 

Chevalier Roze : 2-19 rue du Chevalier Roze, 2e. Du mardi au samedi de 14h à 19h.

Rens. : www.facebook.com/rueduchevalierroze

  • Visites le 21/09 à 14h au Studio Adélaïde, 15h à Atlantis et 16 h à Port Roze.

Les différentes expositions actuellement à Chevalier Roze ici