ça planche n° 192

ça planche n° 192

Comment Wang-Fô fut sauvé , par le Badaboum Théâtre d’après Marguerite Yourcenar
Tendance Clown # 2, festival clownesque
Le toucher de la hanche, de et par Dimitri Régnier d’après Jacques Gamblin
Ils se marièrent et eurent beaucoup, de Philippe Dorin par la Cie Pour ainsi dire

Comment Wang-Fô fut sauvé
_Par le Badaboum Théâtre d’après Marguerite Yourcenar
Première des nouvelles du recueil de l’ouvrage Nouvelles Orientales de Marguerite Yourcenar, édité en 1938 et inspiré d’un récit de la Chine ancienne, Comment Wang-Fô fut sauvé évoque ambiguïté et jeu de cache-cache. Deux hommes se rencontrent, un peintre, Wong Fo, qui donne vie à ce qu’il dessine, et Ling, un homme qui apprend au fil de l’histoire à enrichir sa perception de l’univers qui l’entoure, et à s’éveiller au monde. Une mise en scène unique — dont la scène ronde autour de laquelle sont installés les spectateurs — portée par des projections sur lesquelles se déplacent les acteurs et une musique créée pour cette pièce permettent des allers-retours incessants entre réalité et imaginaire. Le spectateur est donc transporté, comme Ling qui apprend à découvrir sa propre sensibilité, dans des univers très différents, mais fortement liés. Un spectacle pour petits et grands, très poétique et très sensible.
_ Du 16 au 26 au Badaboum Théâtre

Tendance Clown # 2
_Festival clownesque
Le Daki Ling propose un festival unique en son genre, riche de six spectacles — plus un vernissage — décalés autour des univers déjantés d’artistes mêlant les genres et les expressions artistiques. A travers la dérision, le burlesque, transparaissent des thématiques fondamentales telles que l’acceptation de soi, de l’autre, la générosité, et aussi l’identité de tout un chacun, bercé de ses propres fantasmes et aspirations face à la réalité. Les compagnies présentes, dont celle du Collectif International de Clown of Marseille, Zygmund Cie, ou l’atelier Sulmiersky, montrent que le burlesque a encore de beaux jours devant lui et que le genre clownesque a su se diversifier et s’enrichir de la créativité de nombreux artistes. Le clown est un être qui a su traverser les époques, comme un Charlie Chaplin des Temps Modernes, pour se positionner en tant que contre-point à la tragédie de la vie de tous les jours. Et, le clown du spectacle, devenir un exutoire de nos questionnements, de nos pulsions et de nos désirs d’êtres humains.
_ Jusqu’au 19 au Daki Ling

Le toucher de la hanche _De et par Dimitri Régnier d’après Jacques Gamblin Coluche ne l’aurait pas mieux dit : c’est l’histoire d’un mec qui rentre du travail, comme tous les soirs, depuis dix-sept ans. Sauf que ce soir-là, son épouse lui dit qu’elle aimerait bien aller danser. Prenant aux mots la surprenante demande d’icelui, madame accepte. Puisque cette soirée-là ne ressemblera à aucune autre, et certainement pas à celles des dix-sept années écoulées, le couple décide de prendre le taureau de la danse par les cornes. Rumba, salsa, calypso, tago, paso, be-bop, boogie et valse viennoise seront au programme ! Le tout autour d’une exhibition, en smoking, pour lui, et crinoline, pour elle, car comme avec les choses de l’amour, on ne rigole pas avec les choses de la danse. C’est donc l’histoire d’un homme à qui l’on a jamais donné l’occasion de parler et qui, à travers sa passion pour Le toucher de la hanche — adapté du livre de Jacques Gamblin — va enfin faire surgir des mots, des émotions. La danse comme métaphore de l’amour, enfuie puis retrouvée, la danse et l’amour en tant que sujets brûlants de la sublime adaptation de Dimitri Régnier.
_ Du 18 au 20 au Parvis des Arts

Ils se marièrent et eurent beaucoup
_De Philippe Dorin par la Cie Pour ainsi dire
Quatre histoires d’amour en une seule. La première est la dernière. La seconde commence par la fin. La troisième traverse la nuit. La quatrième tient en trois mots. C’est toujours le temps qui manque. Quatre personnages pour en porter deux. Questions : Est-ce les amoureux qui sont changeants ou l’amour qui passe ? Ou est-ce l’amour qui est si grand qu’il ne peut pas tenir dans un seul ? Comme pour chacun des spectacles de la Compagnie Pour Ainsi Dire, il y a d’abord les mots, qu’il faut faire parvenir au plus juste. Le texte est au centre. Dans ce théâtre, leur théâtre, les rebondissements dramatiques sont d’abord des rebondissements de la langue. Dans Ils se marièrent et eurent beaucoup (d’enfants, d’amour, de joies, de peines ?) les couples se font et se défont d’abord par les mots. Imaginez un rideau rouge, un parquet de danse, une jeune fille au piano, et en avant la musique. En amour, c’est la danse qui mène le monde. Entre celui du ridicule et celui de la gourmandise, le rouge accompagne toutes les histoires d’amour.
_Du 22 au 26 au Théâtre Massalia

HR/MR