Art-O-Rama, foire d’art contemporain

Art-O-Rama, foire d’art contemporain

Art-O-Rama amuse les galeries

Pour sa deuxième édition, la foire d’art contemporain Art-O-Rama réunira au mois de septembre huit projets curatoriaux élaborés par sept galeries internationales et un artiste invité, Julien Bouillon.

Une des particularités de cette manifestation — organisée par Gaid Baulieu et Jérôme Pantalacci — est liée à son fonctionnement et à la manière dont elle tend à solliciter à la fois collectionneurs, professionnels, galeristes, artistes et grand public. Car l’ouverture de la manifestation est pensée en deux temps : les trois premiers jours d’exposition se dérouleront suivant un protocole de foire commerciale (impliquant, aux côtés des galeristes et des artistes, professionnels et collectionneurs) tandis que les cinq jours suivants laisseront place à une exposition ouverte au public. En amont de la manifestation, le travail de sélection des galeries et le choix d’un artiste travaillant dans la région participent à la réalisation de projets singuliers d’Art-O-Rama. Les galeries sont invitées à défendre leurs plus jeunes artistes et à élaborer un stand de présentation pensé comme « un concept, un manifeste » qui prendra place dans un espace de 1000 m2 .
Aussi, l’organisation des stands varie d’une galerie à une autre. Certaines ont choisi d’organiser une exposition thématique et collective : Gentlemen Farmers pour la galerie ACDC (Brest), Fiction Scientifique et Science Fiction pour La Blanchisserie (Boulogne-Billancourt). Parker’s Box (New York) a choisi un mode de présentation collectif original, qui semble en accord avec la curiosité de cette galerie envers les mécanismes du monde de l’art et ceux qui opèrent dans l’œuvre. Si des artistes différents sont représentés à leur stand, c’est la structure d’une installation de Mike Roger et Dustin Encken, Cups, ainsi que leur vision du monde de l’art qui en détermineront la présentation.
La galerie Estrany de la Mota (Barcelone) organise une exposition individuelle en présentant une œuvre (une série de dessins et une sculpture) de Pauline Fondevila réalisée pour l’occasion, dont le point de départ est le roman Les marins perdus de Jean-Claude Izzo. La galerie f a projects (Londres) confie quant à elle son stand à James Ireland, qui réalise des sculptures faisant référence à la puissance métaphorique du paysage, à son langage, à la façon dont il a été perçu ou peut l’être par l’art, tout en explorant cette voie par le vocabulaire minimaliste. La Cara Golden Fine art (New York) a choisi une voie médiane entre l’exposition collective et l’exposition individuelle en présentant une installation constituée d’une série de peintures et une vidéo, réalisées par Mc Callum & Tarry qui travaillent ensemble depuis 1998 en interrogeant les sphères sociales et raciales. Enfin, The Film Gallery (Paris), en choisissant Christian Lebrat qui mène en parallèle depuis la fin des années 1970 une œuvre photographique et cinématographique, nous fait le plaisir de montrer un travail artistique passionnant tout en prolongeant la réflexion que le lieu mène sur la mise en espace du médium filmique, par la conception d’un stand concept constitué notamment d’un dispositif intitulé La cabine.
Cette manifestation tend à donner une certaine visibilité à la spécificité des galeries sélectionnées et une impulsion aux artistes représentés, en même temps qu’une certaine unité d’ensemble à la manifestation (confiée notamment à l’artiste invité par Art-O-Rama, Julien Bouillon) tout en soulignant son ancrage à Marseille.

Elodie Guida

Art-O-Rama. Du 14 au 20/09 à la Cartonnerie (Friche la Belle de Mai, 12 rue François Simon, 3e). Rens. www.art-o-rama.fr