Intérieur - table (sur le jour fugace)

Que se cache-t-il derrière une scène aussi banale qu’un simple repas ?
La compagnie Émile Saar détricote le réel dans une partition chorégraphique d’une belle précision pour mieux interroger le silence des familles et la cohabitation de leur solitude.
Étirer le temps, écouter ensemble le silence ou se parler de peu, puis mettre le couvert, déplacer quelques meubles…
Telle une succession de tableaux, cette fresque prend sa source dans le cinéma pour faire surgir le hors-champs ; ces petits riens de la vie quotidienne que l’on devine à peine mais qui, pourtant, structurent fondamentalement l’individu.

Dans un ballet intérieur proche d’un jeu d’enfant, Marie Lelardoux nous donne à voir les menus détails de l’existence, tout aussi précieux que fragiles. Avec Intérieur-table, elle poursuit sa quête sur le langage de la représentation en dressant une série de portraits kaléidoscopiques qui réinvente subtilement l’art de passer à table !

Exemple des films d'inspiration :
- Jeanne Dielman, 23 rue du commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akeman (1975)
- À nos amours de Maurice Pialat (1983)
- Une journée particulière d'Ettore Scola (1977)
- Les Enfants de Marguerite Duras (1985)
- L'Enfance nue de Maurice Pialat (1969)
- Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman (1983)
- Les Fraises sauvages d'Ingmar Bergman (1957)

Compagnie Émile Saar
Chacun des spectacles qu'invente la Compagnie émile saar, fondée en 2003 à Marseille, se construit autour d'un sujet, approché par la méthode de la collecte. Elle mène des créations théâtrales autour desquelles s'articulent des résidences avec des équipes composées d'acteurs, de danseurs, de créateurs lumière et sonore. Le travail s'accompagne presque toujours de collectes d'entretiens menés auprès d'inconnus. Le sujet se voit questionné, étudié en amont, puis décliné, traité avec l'équipe et enfin énuméré, symbolisé au cours des spectacles... Chacun tend à représenter ce qui se trame en nous, êtres humains. Quittant rarement l'échelle humaine, ils dissèquent ce qui est "recouvert" de l'habit du vivant. Rien de naturaliste ni de linéaire pourtant dans ces créations, il s'agit plutôt de compositions. Défaire le réel, inventer d'autres impressions de soulèvements, par l'usage des artifices visibles de la scène et du théâtre, avec peu, avec presque rien. Rendre visible (ou signifiant) le microscopique des petits riens. Révéler la voix intérieure, d'en dessous des gestes et des mots.

Conception et mise en scène : Marie Lelardoux
en étroite collaboration et avec  : Anne-Sophie Derouet, Johana Giacardi, Vincent Joly
Univers sonore : Josef Amerveil
Scénographie, construction et accessoires : Audrey Ruzafa et La Fonderie
Costumes : Sara Bartesaghi Gallo
Administration : Valérie Lefebvre
Stagiaires : Nina Batlaj et Anaëlle Salgueiro
Remerciements à Élie Baissat, Éric Goudard, Leïla Lemaire, Nathalie Quentin
Production Compagnie émile saar – Marseille

Coproduction 3bis f, lieu d’arts contemporains – Centre d’Art à Aix-en-Provence / La Fonderie – Le Mans
Soutiens & Résidences Théâtre Joliette-Lenche – Marseille/Théâtre de Fontblanche – Vitrolles/Théâtre Antoine Vitez – Aix-en-Provence/ Le ZEF – Marseille/La Déviation – Marseille/Les Banquets #2 – Rennes/Le Domaine Départemental des Bouches du Rhône-Étang des Aulnes & Les donateurs pour cette création
Ce projet reçoit l’aide à la résidence – DRAC PACA / le soutien d’Arsud « Plateaux solidaires » – Région Sud