Tony Buck & Marseille Labo Band

Musique de création : concert du batteur australien en solo puis accompagné du MLB

CONCERT > 19H30

TONY BUCK SOLO (Aus)

Après la sortie de son album solo Unearth sur le label Room40, Tony Buck a développé une pièce multidisciplinaire éponyme.
Intégrant percussions, machines, vidéo et mouvement, Unearth explore le son et l’espace de la salle de spectacle de manière organique et méditative, tout en en développant des mondes sonores denses et dynamiques.
«Comme une pièce d’installation… comme une atmosphère plutôt qu’une performance…», à la fois une installation ambiant et une performance instrumentale solo. Poétique d’un présent en mouvement, minutieuse organisation aléatoire de l’espace.

Durée : 45′ environ

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CONCERT > 21H00

TONY BUCK (Aus)
MARSEILLE LABO BAND (Fr)

MLB (Marseille Labo Band), créé dans les années 9O et dirigé par Jean-Marc Montera, est un atelier d’improvisation à géométrie variable qui s’articule autour d’un noyau dur dont l’ancienneté est un facteur d’intégration pour les nouveaux arrivants. Depuis quelques saisons, il se met traditionnellement à la disposition d’un musicien invité qui propose à cet ensemble l’opportunité d’une autre approche, d’une autre vision de la pratique de l’improvisation, multiple par essence.
Cette année, c’est à Tony Buck, batteur australien résidant à Berlin, qu’est confiée la tâche de conduire le MLB dans les méandres de son univers musical, dans un espace ouvert où sons et publics évoluent au gré du temps et de leurs désirs.

Durée : 60’ environ

Friche La Belle de Mai, Grand Plateau
Le samedi 22 décembre 2018 à 19h30
8/10 €
http://gmem.org/
41 rue Jobin
Friche de la Belle de Mai
13003 Marseille
04 95 04 95 04

Article paru le mercredi 12 dcembre 2018 dans Ventilo n° 420

Reevox-NH

Esprit d’aventures

 

Rebaptisé Reevox-NH suite à la fusion entre le GMEM et le GRIM, le festival dédié aux arts et musiques électroniques ouvre sa programmation aux musiques improvisées et expérimentales, repoussant les frontières de la création sonore.

  Alors qu’on croyait que la loi de la cadence parfaite et des alternances mineures / majeures régnait en maître, que le sempiternel « couplet-refrain » et les autres règles implacables de tonalités centrales et voisines étaient la clé de voûte de la musique d’hier et d’aujourd’hui, des projets d’irréductibles explorateurs sonores officient un peu partout sur la planète. Et soyons honnêtes : en dehors des cercles d’initiés et de soirées mondaines peuplées de néo-créateurs et autres émerveillés, ces aventuriers du son ne brillent pas par leur présence dans nos sociétés policées, et « armé de patience il faut être » pour en dénicher quelque part au coin d’une scène. Mais à Marseille (pas que, c’est vrai, mais on est comme ça ici), une structure s’emploie à mettre en lumière cette culture « parallèle », et ce depuis 1972 : le GMEM. Un lieu où l’on explore le monde du son, de la musique et de la création contemporaine au sens large. Un lieu où l’on accueille des artistes venus du monde entier, pour des résidences ou des productions de spectacles. Un lieu où la pédagogie, l’échange sont aussi à l’œuvre. Mais ce n’est pas tout. On y organise aussi des festivals. Deux festivals. Au printemps d’abord, « Les Musiques » mettent à l’honneur la production, la diffusion et la transmission : un événement résolument tourné vers la découverte et le partage, qui vaut vraiment le détour. Et puis, en guise de cadeau de Noël, c’est au tour de Reevox-NH (pour Nuit d’Hiver, festival précédemment proposé par le GRIM, qui a fusionné avec le GMEM) de proposer un panorama — non exhaustif bien sûr — de ce que peut représenter la création contemporaine musicale. Et pas seulement. Durant deux week-ends, on pourra ainsi assister, entre autres réjouissances, à des performances, des installations, des live audiovisuels, des dj sets... Au programme, des artistes venus de France comme Lucien Gaudion, Félicie d’Estienne d’Orves ou le Marseillais ErikM, mais aussi de toute l’Europe, à l’instar du talentueux Colin Dunne qui maîtrise la claquette irlandaise comme personne, du duo My Cat Is An Alien tout droit débarqué d’Italie (en collaboration avec l’incontournable Jean-Marc Montéra) ou encore de SleepArchive, producteur de techno minimale dont le son sec, froid et droit dans ses bottines en caoutchouc ne peut absolument pas dissimuler son origine berlinoise. Venu tout droit d’outre-Rhin lui aussi, le déroutant Felix Kubin, considéré, à raison, comme la figure majeure de la musique électronique déviante, sera également de la partie, après un détour par le Vidéodrome 2 pour y présenter ses films et un ciné-concert autour du court-métrage Entr’acte de René Clair. Difficile d’égrainer la liste des autres participants, la découverte étant une composante majeure — et réjouissante — de cette manifestation atypique. Les créations sont accessibles dans trois zones de la ville : la Friche, le FRAC PACA et Montévidéo. Pour la Friche, différents lieux seront occupés : le Cabaret Aléatoire pour la clôture XXL de sa saison (en collaboration avec la Biennale Chroniques), le Grand Plateau et le Module, qui est aussi la zone au GMEM dévolue aux résidences d’artistes. Si l’envie vous prend de découvrir les possibilités que peut offrir la musique sous ses formes les plus diverses, c’est donc ici et nulle part ailleurs qu’il faut se rendre. L’esprit grand ouvert, les yeux et les oreilles finement (non ?) apprêtés.  

Frédéric Pla

 

Reevox-NH : du 13 au 22/12 à Marseille. Rens. : www.gmem.org

Le programme complet du festival Reevox-NH ici