Quatuor Béla et Valeria Kafelnikov

Musique classique

La harpe est l’instrument du roi David tout autant que celui des salons du dix-neuvième. Aux côtés du Quatuor Béla, que les habitués se réjouiront de retrouver, la harpiste Valeria Kafelnikov explore tous les chatoiements que promettent cette conjugaison inédite entre cordes frottées et pincées. Un concert qui ouvrira une fenêtre sur un univers fantastique et inquiétant, où le macabre et le suranné s’entrelacent en dentelles venimeuses.

La harpe instrument des fées et des sorcières… dit en substance la nymphe russe au tempérament bien trempé (comme la plupart du temps les harpistes). De là à faire un lien étymologique entre harpe et harpie, il n’y a qu’un pas. Harpe, via «harpa» en latin, vient de la racine indoeuropéenne «ghrebh» (saisir) et donne un joli bouquet sémantique : grappin, harpon, donne «harpagare» (voler), «carpere» (saisir) ou en anglais «grab» ou «grasp».

Mais Valeria Kafelnikov danse et fait un pas de côté ! La soliste de l’Orchestre Les Siècles de François-Xavier Roth entraîne les quatre Béla dans une aventure échevelée, dentelée, de «passement» comme on disait avant.

Et, dans leurs filets métalliques, ils saisissent des Debussy, des Caplet mais aussi des pièces contemporaines, certaines commandées pour l’occasion : à Aurélio Edler-Copes ou Noriko Baba, comme d’autres du répertoire, John Réa, Raymond Murray Schäfer. Belles prises !

On sait que la harpe est l’instrument le plus ancien (l’iconographie en atteste), mésopotamienne, égyptienne, juive, grecque, c’est l’outil d’Orphée pour charmer les animaux sauvages, amadouer les gardiens des Enfers, couvrir le son des Sirènes… Ruse et mécanique pour un concert étonnant, déjanté et réjouissant.

Église d'Orcières
Le dimanche 29 juillet 2018 à 21h
8/12 €. Gratuit pour les moins de 12 ans
http://www.festivaldechaillol.com/
05170 Orcières