Alain Josseau - Automatic War

Installation

L’esthétique inhérente au travail d’Alain Josseau nous est tristement familière puisqu’elle convoque les images de villes ravagées par la guerre qui hantent nos mémoires immédiates. Mais c’est une guerre en circuit fermé qui se joue sous nos yeux et le théâtre des opérations est à échelle réduite. Car ce sont des maquettes de quartiers ou territoires désertés que scrutent des caméras dont les flux alimentent en temps réel un journal télévisé reconstitué. Les ruines sont désertes et la présentatrice s’avère un avatar au service d’une intelligence sans corps. Nous sommes, par conséquent, les spectateurs privilégiés d’une guerre ayant banni toute forme d’humanité. Les décisions comme les actions sont purement machiniques. Force est de reconnaître que les militaires, eux aussi, s’intéressent de très près à l’autonomie qui accroît la distance et autorise le Zero Killed. Évidemment, uniquement pour ceux qui maintiennent une avance technologique sur leurs ennemis. Notons que, dans l’installation Automatic War, il est dans ce que l’on entend des voix décrivant des tirs de drones ayant véritablement atteint leurs cibles. Ou quand la fiction agglomère des fragments de réalité.

Le Liberté, Scène Nationale de Toulon
Mer-sam 11h-19h + dim 14h-17h + soirs de spectacle jusqu'à 20h30
Entrée libre
http://www.theatre-liberte.fr
Place de la Liberté
Grand Hôtel
83000 Toulon
04 98 07 01 01

Article paru le mercredi 23 janvier 2019 dans Ventilo n° 421

Le Liberté Parallèle

Le parallélisme est décidément sur toutes les lèvres ces temps-ci. Sans aucun lien avec le Festival Parallèle consacré à la jeune création contemporaine, mais dans le prolongement de la Biennale Chroniques, le Festival Numérique de la Scène nationale de Toulon devient le Liberté Parallèle. Soit cinq jours pour explorer les frontières entre réalité sensible et réalité virtuelle, à travers moult expositions, une table ronde, une projection, un spectacle (Median) et une soirée festive, histoire de prendre de la hauteur, de se laisser aller au vertige, voire de « planer jusqu’au cosmos ». De lévitation, il sera justement question dans les diverses installations proposées, qui nous invitent à des instants suspendus ou affranchis de la gravité, entre interactivité et poésie.

CC

Du 30/01 au 3/02 au Liberté, Scène nationale de Toulon. Rens. : www.theatre-liberte.fr