Jean-Claude Gautrand, Rétrospective

Photos. Expo proposée par Photo#graphie

Disparu le 23 septembre 2019, Jean Claude Gautrand, photographe talentueux et auteur majeur, reste le témoin d’une génération qui n’a cessé de militer pour la reconnaissance de la photographie. Infatigable animateur de groupes, organisateur d’expositions, auteur d’une trentaine d’ouvrages sur les photographes : Brassaï, Doisneau, Ronis ou sur l’histoire de cet art – Bayard, Blanquart–Evrard.

Il a surtout été un photographe qui, dès le départ et sa rencontre avec la « Subjektive Fotografie » d’Otto Steinert, a développé une véritable poésie par l’image où graphisme, matière et lumières sont les composants essentiels de cette rigueur formelle qui structure toute son œuvre. Ses séries de photographies, ensemble d’images sur un même sujet, créent une sorte de poème ou de discours où le motif s’exprime dans toute sa plénitude et sa complexité. Une démarche originale pour l’époque qu’il appliquera dès 1964 avec sa première grande série, Métalopolis.

Ses photographies illustrent surtout une démarche intérieure basée sur le problème du temps, de la mémoire, et de la disparition. Un discours sans ambiguïté qui s’appuie sur des images aux tirages subtils qu’il réalise lui-même.

En 1968, Jean Claude Gautrand recevait le Grand Prix de la ville de Marseille au Musée Cantini. C’est là qu’il rencontrera les membres du jury, dont Denis Brihat, Lucien Clergue, Robert Doisneau et Jean-Pierre Sudre qui deviendront ses amis. Cette exposition est un clin d’oeil à cette première reconnaissance.

Ce sont plus de cent photographies, de 1955 a  aujourd’hui, qui seront exposées dans la vaste galerie de Maupetit. Des photos puissantes en noir et blanc qui témoignent des bouleversements urbanistiques ou sociaux (Métalopolis, L’Assassinat de Baltard, Bercy, les Mines), de l'histoire tragique et de la barbarie des hommes (Les forteresses du dérisoire, Oradour, Le camp de Struthof), et de désastres écologiques (Les boues rouges, Le lac de Vassivière). C'est aussi une série plus poétique comme Le galet ou une autre inédite sur des Nus, ciselés par la lumière. C'est enfin un Paris quotidien qui se transforme, pris au fil de Balades parisiennes. Et puis, au noir et blanc, se mêle la couleur ; avec sa dernière série le Jardin de mon père, c'est une véritable galerie de peintures que nous offre Jean-Claude Gautrand, et un regard délicat et chargé d'émotion sur l'éphémère et le temps qui passe…

Cette exposition, programmée avec lui, sera accompagnée de ses deux derniers livres Itinéraire d’un photographe (éditions Bourgeno) et Le Jardin de mon père* (éditions Photo#graphie).

Il était temps de reconnaitre celui qui s’était longtemps effacé devant ses pairs et de mettre en lumiere l'oeuvre de ce grand humaniste au regard rigoureux et bienveillant.

* Outre les photographies argentiques noir et blanc, les photos couleur ont été réalisées avec ce qu’il appelait « son bloc-notes » un petit Canon numérique. Ce sont les seules photos numériques couleur que JC Gautrand ait réalisées.

Librairie Maupetit
Lun-sam 10h-19h
Entrée libre
www.photo-graphie.org
142 La Canebière
13001 Marseille
04 91 36 50 50