Michèle Métail - Topo/phono/graphes

Poésie visuelle. Commissariat : Sally Bonn

Le 29 février dernier, Michèle Métail donnait au Cipm une lecture et une conférence inaugurale devant un public venu nombreux pour l’écouter, pour découvrir un ensemble d’archives audiovisuelles collectées et rassemblées pour l’occasion et pour admirer les grandes matrices manuscrites sur calque de deux séries anciennes de poèmes ayant pour thème la relation langage/paysage/cartographie que la poète explore depuis plus de 40 ans : Poèmes topographiques (1973) et Les phénomènes (1978), réalisés en collaboration avec Louis Roquin. L’exposition devait durer jusqu’au 25 avril et offrir au public un accès inédit à l’œuvre de Michèle Métail dans la mesure où, en parallèle, avait lieu une autre exposition, proposée celle-ci par Sally Bonn à la Galerie des grands bains douches de la Plaine : double regard sur l’œuvre de Michèle Métail dont le caractère exceptionnel a été remarqué par Anysia Troin-Guis pour artpress.com. Et puis, tout s’est arrêté. Et personne (quasiment) n’a rien vu. Alors aujourd’hui, en concertation avec l’artiste et avec nos partenaires de l’époque, l’exposition ouvre à nouveau, à la fois identique et différente. Identique parce que les œuvres présentes en février le sont toujours, y compris le film Métail lunaire réalisé par Alexandre Gherban ; différente parce qu’elle a été augmentée d’un ensemble de 6 grands poèmes typographiques issus de la série Matière d’images (1996), eux-mêmes inscrits dans le vaste ensemble des « Gigantextes ». Différente aussi parce qu’il faut la visiter en petit nombre (pas plus de 7 personnes à la fois) et que pour écouter les archives, il faut penser à se munir de ses propres écouteurs ou de son propre casque.

L’exposition que le Cipm consacre aux travaux de Michèle Métail, actrice majeure de la création poétique contemporaine, présente pour la première fois deux catégories de documents en apparence sans rapport l’une avec l’autre. D’un côté, des calques manuscrits de grand format, de l’autre des archives audiovisuelles.

Ces grands calques manuscrits constituent les matrices originales de deux séries anciennes de poèmes ayant pour thème la relation entre langage, paysage et cartographie que Michèle Métail explore depuis plus de 40 ans : Poèmes topographiques (1973) et Les phénomènes, réalisés en collaboration avec Louis Roquin (1978). Ils ont été composés sur calque afin de permettre des tirages à l’ammoniac sur papier, selon la technique utilisée à l’époque pour reproduire les plans d’architecture. Une fois tirés sur papier, ils pouvaient servir de partition pour les lectures publiques.

En regard, l’exposition présente un ensemble important d’archives vidéographiques collectées pour l’occasion (performances et conférences filmées) qui sont aujourd’hui les uniques traces de ces moments publics éphémères que Michèle Métail conçoit comme autant de « publications orales » de ses poèmes.

Le rapprochement de ces deux « temps » qui « encadrent » la part visible de l’œuvre (document préparatoire à la partition imprimée / archive filmée de la performance) invite à une découverte particulièrement sensible du travail de l’artiste et offre au visiteur une perception très concrète de quelques protocoles techniques et scéniques de la poésie contemporaine.


cipM - Centre international de Poésie Marseille
Mar-sam 11h30-18h
Entrée libre
http://cipmarseille.fr/
2 rue de la Charité
Centre de la Vieille Charité
13002 Marseille
04 91 91 26 45