L'urbanisme à Marseille : l'heure des choix ! 

Conférence-débat proposée par l'association Marseille et Moi, avec Francis Ampe (ingénieur, urbaniste, ancien conseiller à la DATAR), Karima Berriche (membre du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille), Jean-François Cerutti (président de l'association Un Centre Ville pour tous), Kevin Vacher (sociologue, militant associatif, membre du collectif du 5 novembre), Claire Poutaraud (architecte, "Agir en ville") et Alain Fourest (pionnier de la politique de la ville)

Chacun d'entre nous a ses itinéraires dans la Ville. Raconter sa vie et raconter sa ville sont étroitement associés.
La géographie de la ville, comme le témoigne Marcel Roncayolo dans son dernier ouvrage, est une question très personnelle pour chacun d'entre nous.
Marseille se transforme assurément, s'embellit pour la plupart des touristes et des µarseillais qui arpentent le front de mer.
Mais cette transformation est-elle satisfaisante pour la majorité des Marseillais.e.s?
Le 21e siècle ne peut se contenter d'une hagiographie des noyaux villageois ( 111 quartiers) dont on nous rebat les oreilles! La Ville-Métropole doit avoir d'autres ambitions, d'autres objectifs notamment celui de la transition énergétique, de la fluidité des transports, d'un habitat digne, d'un espace public retrouvé.
Le séisme du 5 novembre a montré le fossé qui sépare la ville d'aujourd'hui à la ville "nécessaire" et pas simplement "rêvée" de demain. 
L'habitat indigne est intolérable. 
L'absence de vision métropolitaine est flagrante.
La souffrance de centaine de milliers de Marseillais.e.s  passe par l'absence d'équilibre et d'équipements entre les quartiers populaires et le reste de la ville.

Pour poursuivre notre réflexion sur Marseille et sa métropole, et préparer 2020, nous avons invité à ce débat :

Francis Ampe, ingénieur, urbaniste, ancien conseiller à la DATAR.

Karima Berriche , membre du Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille.

Jean-François Cerutti, président de l'association: "Un Centre Ville pour tous"

Kevin Vacher, sociologue, militant associatif, membre du collectif du 5 novembre.

 

Et comme témoins : Claire Poutaraud, architecte "Agir en ville" et Alain Fourest, pionnier de la politique de la ville

Théâtre de l'Œuvre
Le mercredi 6 mars 2019 à 18h30
Entrée libre
http://theatre-oeuvre.com
1 rue Mission de la France
13001 Marseille
04 91 90 17 20
09 52 91 51 87

Article paru le mercredi 6 mars 2019 dans Ventilo n° 424

C'est arrivé près de chez vous | L'association Marseille et Moi

La voie du peuple

 

L’heure du citoyen a sonné. C’est en tout cas l’objectif affiché de l’association Marseille et Moi, qui multiplie les rencontres afin de (re)donner une voix aux habitants de la ville et d’influer sur le débat politique.

  La cité phocéenne fait l’objet de ressentis contrariés, de paradoxes permanents. Marseille, on l’aime et on la déteste, entend-on de-ci de-là. On l’aime pour son climat généreux, l’enchevêtrement de quartiers revendiquant leur identité propre, à l’aise entre mer et montagne, ou encore son spectacle vivant très dynamique. On la déteste pour ses incivilités, sa pollution, ses règlements de compte ou l’avarie de sa politique. Il y a un rapport intime entretenu par chaque Marseillais avec la cité et, comme dans tout couple, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. L’invité du couple, en l’occurrence le touriste, semble quant à lui apprécier de plus en plus la cité phocéenne. Mais, comme le précise l’association Marseille et Moi sur son site internet, « nous voulons voir plus loin que le recto de la carte postale ; nous voulons aller au-delà de la vitrine trompeuse du front de mer. » Sous la face émergée de cet iceberg métropolitain existent de nombreuses problématiques qui relient tous les habitants, humains et institutionnels. Si nous sommes concernés, nous pourrions donc agir pour faire évoluer les choses. L’association a justement pour vocation de faire remonter les idées à partir de discussions publiques comme l’explique son président Aldo Bianchi, chirurgien-dentiste de profession et militant de la cause sociétale de conviction. D’un côté, informations et échanges sont des préalables nécessaires à une décision réfléchie. De l’autre, quand les discussions se font entre citoyens, membres de la société civile et experts des questions abordées, le résultat est légitimé et la parole devrait être plus facilement portée au politique. Initialement créée pour apporter des suggestions citoyennes à la candidate socialiste aux élections municipales de 2013, Marie-Arlette Carlotti, l’association perpétue aujourd’hui sa mission initiale « sans aucune connotation partisane et sans caractère polémiste. » Les débats organisés sont ouverts à tous et toutes, les sujets s’inspirent de l’actualité locale et sont choisis pour leur proximité avec un quotidien durable. Les intervenants sont quant à eux sélectionnés en fonction de leur champ de compétence sur la thématique abordée et, si possible, avec des spécialistes aux angles d’approche différents. La justification de tels échanges prend tout son sens face à « la faiblesse d’une gouvernance marseillaise figée. » Un regard sur l’expérience d’autres pays a aussi donné à Aldo une petite idée de ce qui pourrait transformer l’essai de la proposition citoyenne marseillaise en décision politique. Il s’agirait d’une combinaison d’expérimentations, d’actions et d’un système de démocratie aléatoire. Dans ce dernier cas, sur certaines problématiques, les citoyens seraient consultés en proportion de l’importance du sujet par un tirage au sort. Tous les éléments d’information leur seraient ensuite apportés pour qu’ils puissent voter une décision respectée par le pouvoir en place. C’est ainsi qu’au Texas, les mastodontes pétroliers ont dû renoncer à des projets irrespectueux de l’environnement face à la ténacité des citoyens. Pour qu’à Marseille, l’espoir devienne réalité, y a plus qu’à…  

Guillaume Arias

 

Débat sur le thème « Urbanisme marseillais : l’heure des choix » : le 6/03 au Théâtre de l’Œuvre (1 rue Mission de la France, 1er).

Rens. : https://marseilleetmoi.com