De quoi sont faits les zombies ? Écorchés, Automates, Vanités

Il s’agira, dans cette présentation de l’ouvrage Zombie, une fable anthropologique (Nanterre, Presses Universitaires de Paris Ouest, 2015), de considérer les créatures popularisées par Night of the living-dead (Romero, 1968) puis Dawn of the Dead (Romero, 1978) en se préoccupant de leurs origines figuratives. Cela signifie qu’on s’intéressera moins aux métaphores dont les zombies sont le support (par exemple, l’esclavage, la société de consommation, le monde ultra libéral) qu’aux représentations, plus ou moins éloignées, avec lesquelles le cinéma dialogue – et selon notre hypothèse, avec lesquelles il compose. Plus précisément, on s’attachera à trois origines possibles pour le motif filmique : l’écorché de l’anatomiste, ouvrant l’accès au dedans du corps humain ; l’automate, simulation rigide du vivant, tout à fait dénuée d’esprit ; les natures mortes de Vanités, agençant le message qui sera reconduit par le zombie quelques siècles plus tard, non sans ironie : memento mori.

​https://www.semainedelapopphilosophie.fr/31octobre2020