Je vois rouge (V.O.)

Documentaire de Bojina Panayotova (France/Bulgarie - 2018 - 1h23). Master class autour du film avec les étudiants de Pascal Cesaro (maître de conférences en études cinématographiques et audiovisuelles, responsable du master professionnel "Métiers du film documentaire" à Aix-Marseille Université, chercheur au Laboratoire d’études en science des arts)

Après 25 ans passés en France, Bojina retourne en Bulgarie avec un soupçon vertigineux : et si sa famille avait collaboré aux services secrets du régime communiste ? Caméra au poing, elle embarque ses parents dans une quête effrénée qui menace de tourner à la catastrophe. Dans son obstination à trouver la vérité, elle se voit dépassée par ses propres méthodes qui ressemblent étrangement à celles du passé. Une odyssée tragico-comique qui mélange le film d’espionnage et le film de famille.

Mucem - Auditorium
Le jeudi 9 janvier 2020 à 18h
Entrée libre
www.mucem.org
7 promenade Robert Laffont
13002 Marseille
04 84 35 13 13

Article paru le mercredi 11 dcembre 2019 dans Ventilo n° 439

Festival International Jean Rouch « Hors les murs » au Mucem

Rouch sur banc

 

Pour la sixième année consécutive, l’équipe du cinéma du Mucem invite le Festival International Jean Rouch, pour un court panorama de cette manifestation parisienne majeure qui met à l’honneur la richesse de l’anthropologie visuelle.

  C’est sous l’égide du cinéaste ethnographe Jean Rouch que fut créé en 1982 le Bilan du Film Ethnographique, qui deviendra plus tard le Festival International Jean Rouch. On mesure aujourd’hui encore l’influence majeure que cet artiste explorateur, pionnier du cinéma direct, a exercée sur le geste cinématographique et l’évolution de la narration dans le récit documentaire. Celui que Le Monde nomma à sa mort « Le sorcier blanc de l’Afrique et du cinéma » laissera une œuvre-fleuve de cent quatre-vingts films, dans lesquels se déploient les regards pluriels et scientifiques d’un autre rapport au monde pour celles et ceux qui l’habitent. Car si l’on considéra dès les années soixante que tout est politique au cinéma, force serait de rajouter que tout y était également ethnologique. À considérer que le terme étend ici très largement son domaine de définition. Le cinéma serait donc, scientifiquement, une anthropologie, autrement. C’est ce que tend à démontrer la programmation du Festival Jean Rouch, dont la trente-huitième édition se termine actuellement à Paris. C’est heureux : pour le public phocéen n’ayant pu assister à l’événement, le cinéma du Mucem propose depuis six années déjà une carte blanche au festival, offrant l’occasion d’une courte exploration dans le champ de l’anthropologie visuelle. Du 9 au 12 janvier, films, master class, photographies ou documentaires sonores dessineront une programmation kaléidoscopique propres à décrypter la puissance du récit de l’image en mouvement. À commencer par la master class proposée à l’occasion de la projection du dernier film de la cinéaste bulgare Bojina Panayotova, Je vois rouge, troublant et fascinant opus qui mêle la grande histoire au récit familial intime. Suivront la journée, alléchante, consacrée au travail du Salon des écritures alternatives en sciences sociales, les projections des films Les Filles du feu de Stéphane Breton, Ni d’Ève, ni d’Adam. Une histoire intersexe de Floriane Devigne ou Pastorales électriques d’Ivan Boccara, sans oublier le superbe Après l’ombre de Stéphane Mercurio, qui nous fait traverser les murs du milieu carcéral.  

Emmanuel Vigne

 

Festival International Jean Rouch « Hors les murs » : du 9 au 12/01 au Mucem (Esplanade du J4, 2e).

Rens. : 04 84 35 13 13 / www.mucem.org

Le programme complet du Festival International Jean Rouch « Hors les murs » ici