55 minutes pour s’aimer quand même 

Création d’Isild Le Besco, avec Lolita Chammah, Élodie Bouchez, Capucine Goust et Tran Nu Yên-Khê

Une femme qui raconte son amour fou pour l’homme qui a failli la tuer ; un petit garçon qui se sent petite fille ; une jeune Indienne qui se remémore la nuit où elle avait encore un visage… Dans S’aimer quand même (Grasset, 2018), le livre qu’elle vient de faire paraître, l’actrice et réalisatrice Isild Le Besco parle des femmes, de l’amour et de l’enfance. Ce recueil de nouvelles dans lequel elle fait entendre plusieurs voix féminines devient ici spectacle, réunissant sur scène l’auteure, les comédiennes Élodie Bouchez, Lolita Chammah et Tran Nu Yên-Khê, ainsi que la danseuse Nina Dipla. Dépassant l’idée de la lecture minimaliste, 55 minutes pour s’aimer quand même mêle texte, musique et danse, dans un jaillissement de portraits intimes que chacun, dans le public, est libre de s’approprier. Comme une série de voix intérieures qui, portées par de grandes comédiennes, viendraient résonner en nous, dans une profonde et touchante mise en abyme.

Texte et création Isild Le Besco
Direction artistique Yên-Khê Tran Nu en collaboration avec Stephan Crasneanscki
avec Élodie Bouchez, Lolita Chammah, Yên-Khê Tran Nu, Stephan Crasneanscki et Isild Le Besco
danse Nina Dipla, Elodie Bouchez, Lolita Chammah, Yên-Khê Tran Nu et Isild Le Besco création sonore  Stephan Crasneanscki et Soundwalk collective
création lumière Rishi Boodhoo
costumes Suzanne Veiga Gomes
production Audélia Rowe et Aline Berthou pour Lux Production
coproduction La ménagerie de verre

TNM La Criée
Le dimanche 27 mai 2018 à 14h
Entrée libre (réservation conseillée)
http://ohlesbeauxjours.fr/
30 quai de Rive Neuve
13007 Marseille
04 91 54 70 54

Article paru le mercredi 16 mai 2018 dans Ventilo n° 410

Festival Oh les beaux jours !

L’Interview Nadia Champesme (Des livres comme des idées)

 

À l’occasion de la deuxième édition du festival littéraire marseillais Oh les beaux jours !, nous avons rencontré Nadia Champesme, directrice et organisatrice de l’événement porté par l’association Des livres comme des idées, toujours en quête de renouvellement et d’exigence.

  Après le succès de la première session, comment rebondir pour cette deuxième édition ? C’est comme un deuxième livre, on ne sait pas comment cela va être reçu ! Mais comme les retours ont été positifs de la part de l’ensemble des auteurs et éditeurs, on a eu plus de facilités à convaincre les partenaires, et on a l’avantage de ne pas avoir à représenter le festival. Le travail sur la programmation a été important pour proposer des choses nouvelles comme des projets pour la jeunesse ou la BD, en renouvelant les formes tout en mélangeant les disciplines, ce qui est l’essence du festival ; c’est-à-dire amener à la littérature par d’autres biais, d’autres champs.   Quelles disciplines associez-vous à la littérature cette année, et comment se sont faits les choix ? L’idée, c’est de s’ouvrir à des choses nouvelles qu’on n’avait pas explorées en première année. Il y aura des événements en lien avec les sciences humaines ou dures par exemple. Les choix se portent sur des projets que l’on nous propose et qui nous intéressent, ou au travers de rencontres. Les thèmes sont nombreux puisque nous travaillons autour de bulles thématiques qui nous permettent de composer la programmation avec des choses qui nous plaisent.   Quelles conséquences a eu la première édition pour le milieu littéraire marseillais et votre association ? C’est difficile à évaluer, mais on pense que cela a eu un impact positif pour Marseille, même sur le plan national, et on espère que cela a permis à la ville de sortir de l’image habituelle véhiculée par les médias. D’habitude, les choses qui se passent à Marseille n’ont pas autant de retentissement, mais les propositions ou le nombre de spectateurs démontrent clairement qu’il s’est passé quelque chose. Cela nous a permis de rebondir et de construire la deuxième édition. En ce qui concerne notre association, elle est toujours soutenue par les partenaires publics et peut continuer à exister, à développer des projets tout au long de l’année car ils nous font confiance et nous suivent très largement.   Ne pensez vous pas qu’il y a un décalage entre le travail de votre association par exemple et l’absence de dynamique de certains lieux publics voués à la lecture comme les bibliothèques locales ? Parfois, les structures publiques ont du mal et sont lentes à bouger ; c’est pourquoi elles ont plus de facilités à externaliser les projets et à laisser le soin aux partenaires privés de développer les projets. C’est ce que nous faisons tout au long de l’année avec les collèges, les écoles… et les bibliothèques, sans qu’elles soient trop impactées dans leur fonctionnement.   Sous quel signe va se dérouler ce deuxième festival ? Les thématiques sont très différentes de l’année dernière ; on a une thématique histoire, une thématique autour de l’amour (en lien avec MP2018) mais que nous avons détournée… On a aussi voulu que ce soit plus familial, avec des propositions différentes, notamment pour les enfants. De plus, la programmation aura lieu sur une semaine classique, sans jours fériés, donc a priori cette année, il y aura surtout un public marseillais, qui n’était pas si nombreux l’an passé. En effet, le festival avait aussi eu un retentissement sur le plan national car beaucoup de Parisiens (et notamment des journalistes qui ont couvert le festival) étaient en week-end à Marseille à ce moment-là. Pour le moment, le public marseillais semble répondre présent pour cette année en termes de réservations, donc c’est positif.   Quels seront les temps forts du festival ? Au niveau des soirées, il y aura beaucoup de temps forts comme l’inauguration au Merlan avec L’Amour 24 fois par seconde, en présence de sept auteurs qui vont écrire, commenter et détourner des films, ou le mercredi avec un concert dessiné en direct par cinq auteurs de BD qui revisiteront 1984 accompagnés par des musiciens. Nous aurons aussi la chance d’accueillir le sociologue Bruno Latour ou encore l’historien Patrick Boucheron, qui proposeront des conférences/performances. Sans oublier la « bibliothèque idéale » du groupe La Rumeur ou la soirée de clôture avec Philippe Katerine au Mucem et les « grands entretiens » à la Criée.   Qui anime les débats et les entretiens ? Ce sont des journalistes qui accompagnent le festival comme Olivia Gesbert de France Culture ou Vincent Josse de France Inter, capables de parler aisément de littérature mais aussi d’être ouverts sur le monde, sur toutes les formes de propositions possibles dans le festival, et ainsi de toucher le public.   Comment les auteurs se prêtent-ils au jeu ? Les auteurs n’ont pas tous répondu présents et notre but est de faire venir ceux qui donnent envie au plus grand nombre, qui plaisent à un large public comme Pierre Lemaître par exemple.   Avez vous le temps de lire ? Et si oui, quels sont vos livres du moment ? My Absolute Darling de Gabriel Tallent ! C’est un premier roman magnifique avec une écriture sublime ! Et un livre sur l’architecture des éditions Parenthèses… Je lis toujours des livres très différents à la fois pour me nourrir, mais aussi pour continuer à être dans l’actualité, en pensant peut-être à une future programmation, mais avant tout pour me faire plaisir...

Propos recueillis par Cécile Mathieu

 

Festival Oh les beaux jours ! : du 22 au 27/05 à Marseille. Rens. : 04 84 89 02 00 / ohlesbeauxjours.fr

Le programme complet du festival Oh les beaux jours ! ici