Géraldine Lay - Far East

Photos

Le temps de quatre automnes, Géraldine Lay a photographié le Japon. Chaque année, elle y a retrouvé la même lumière blanche qui fait éclater les couleurs. Circulant en train d’un point à un autre, elle s’est éloignée peu à peu des grandes villes, partie à la rencontre d’un quotidien moins spectaculaire, plus rugueux peut-être, et en quête d’une nouvelle matière, au sens propre comme au figuré.

En partenariat avec la Galerie Le Réverbère (Lyon)

Librairie Maupetit
Jusqu'au 11/05 - Lun-sam 10h-19h
Entrée libre
http://www.maupetitlibraire.fr
142 La Canebière
13001 Marseille
04 91 36 50 50

Article paru le lundi 22 avril 2024 dans Ventilo n° 496

Far East de Géraldine Lay à Maupetit, Côté Galerie

Connue pour ses images intimistes et picturales sur le Royaume-Uni, Géraldine Lay ne voulait pas se laisser enfermer. Pour changer totalement d’horizon, elle a parcouru le Japon pendant quatre automnes successifs. Le temps de s’imprégner, de ressentir, de saisir des paysages et des gens loin de tous stéréotypes.

    Son premier contact avec les grandes villes japonaises n’a pas été convaincant. C’est en regardant ses planches contact à son retour que Géraldine a trouvé, dans les images qu’elle avait prises en périphérie, de quoi poursuivre son projet. C’est l’automne et des teintes chaudes illuminent ses compositions mais pas où on les attendrait. Ce sont le plus souvent des fragments urbains, des rails inondés par le soleil, un pan de mur, une tache sur le bitume ou juste un cornet de glace. D’ailleurs, comment fait-elle ? Est-ce une question d’ombres portées, de lumières, d’atmosphère ? Des touches de couleurs qu’elle pose sur sa palette ? On dirait qu’elle mêle photographie, cinéma et peinture. Comme dans sa série North End, on retrouve une scène intime à la Edward Hopper, des reflets, des silhouettes derrière des fenêtres. Et aussi, au hasard des rencontres, des regards échangés, des personnages qui semblent tout à la fois et mobiles et figés. C’est comme si ce vieil homme qui traverse cravate au vent, saisi au vol par la photographe, jouait à 1,2,3, Soleil, s’immobilisant et prenant la pose (et sa cravate avec) juste le temps qu’il faut. Instant fugitif, magie de la photo. Et puis là encore, des lieux qui pourraient s’apparenter à des décors, des câbles, des matériaux en tous sens et un faux Mont Fuji sorti on ne sait d’où. Il n’y a pas de légende aux photos, chacun peut se raconter l’histoire qu’il veut. N’hésitez pas à ouvrir le livre qui accompagne l’expo, vous y découvrirez une petite fille pensive portant des bottines rouges, un téléphone rose, deux coupes de fruits aux couleurs acidulées derrière un store à moitié baissé et, dans un paysage impressionniste, des roches attablées, silencieuses et solitaires...  

Aline Memmi

   

Far East de Géraldine Lay : jusqu’au 11/05 à Maupetit, Côté Galerie (142 La Canebière, Marseille 1er).

Rens. : www.facebook.com/MaupetitGalerie/