Soleils Mouillés

Le titre Soleils Mouillés vient d’un vers du poème Invitation au voyage de Charles Baudelaire. Cette exposition proposera aux spectateurs un voyage poétique au travers de la photographie. Baudelaire, bien qu’ami avec Nadar, abhorra toujours la photographie au point d’écrire à sa mère : « Tu ne t’y connais pas, et tous les photographes, même excellents, ont des manies ridicules ; ils prennent pour une bonne
image une image où toutes les verrues, toutes les rides, tous les défauts, toutes les trivialités du visage sont rendus très visibles, très exagérés ; plus l’image est dure, plus ils sont contents. ».

Baudelaire voit en la photographie un moyen de représenter le monde moderne dans toute sa laideur sans aucun moyen de l’améliorer. Il trouve les portraits durs, sinistres où tous les défauts sont exacerbés là où la peinture les lisserait et les effacerait. Baudelaire rêve d’une photographie qui retrouverait le flou du dessin, l’aplat indistinct de la peinture et qui s’éloignerait du réalisme photographique.

L’exposition Soleils Mouillés fait l’éloge de cette photographie qui, justement, se targue de n’être pas réaliste et de montrer une nature qui tiendrait plus de l’onirisme, du pays imaginé et de paysages où la réalité brute est altérée pour laisser place au lieu rêvé proposé par Baudelaire dans son Invitation au voyage.

Cette approche artistique vise à inciter les spectateurs à tisser de nouvelles correspondances, inspirant des univers suggérés par ces photographies, et à explorer les horizons imaginaires qui leur sont offerts.