La revue Watts

Rencontre avec Samuel Rochery, Philippe Hauer et Simon Brown, en écho à l'exposition Adventures in poetry.

Traductions de Watts.

Une enseigne clignotante indique un lieu où entrer sous l’enseigne, dans la nuit. L’enseigne qui porte le nom de poésie, quand vous la voyez, c’est elle que vous visitez, comme si l’enseigne était le lieu – entièrement fait de mots. Je me suis dit que ce serait normal de vouloir faire tout un site de poésie dont l’enseigne ferait un certain nombre de périphrases – étalées sur des années – pour ne jamais prononcer le nom de poésie. Et j’ai mis en ligne le premier numéro (groupe électrogène) de Watts, en août 2015. Quant à Robert Watts, je sais seulement que c’est le nom d’un gars qui a produit des volets de la saga Star Wars, entre autres. Non. Watts, c’était le nom du batteur des Rolling Stones. Non. Watts, c’est le nom d’un personnage de Beckett, avec un « s » (fautif) pour dire qu’il y en a plusieurs comme lui. Ou alors, Watts, c’est un quartier de Los Angeles, lequel fut le théâtre d’émeutes sanglantes en 1965 (le contexte étant la ségrégation). Et puis non, Watt, c’est l’unité de mesure de la puissance électrique, que le prénom de cette mesure soit Robert, Sam ou Charlie. C’est l’unité de mesure de la puissance électrique des phrases, des noms lumineux et des noms cachés. Je parle de noms cachés, parce qu’il y en a, dans la revue : des traducteurs pseudonymiques, avec des traductions qui dévient. C’est la vie nocturne qui veut ça, dévier. Mais aussi, majoritairement, il y a de vraies traductions avec de vrais traducteurs. On parlera de tout ça.


— Samuel Rochery

 

Le site de la revue.

cipM - Centre international de Poésie Marseille
Le samedi 27 avril 2024 à 17h
Entrée libre
https://cipmarseille.fr
2 rue de la Charité
Centre de la Vieille Charité
13002 Marseille
04 91 91 26 45