Vie obscure de Gabriel de Gilles Ascaride

Vie obscure de Gabriel de Gilles Ascaride

Noir c’est noir

 

Il parait que la couleur qui sied le mieux à l’humour est le noir. Gilles Acaride nous en offre, avec son dernier roman, Vie obscure de Gabriel, une « lumineuse » démonstration.

 

 

La vie de Gabriel est dès l’enfance confrontée à l’obscurité. Celle de la maison familiale pour commencer, où ni la configuration des lieux ni les relations humaines ne semblent laisser filtrer la moindre lueur de clarté. Dès lors, son existence sera une lutte permanente contre il buio (concept italien associant l’obscurité et l’ignorance). Les études, les voyages, les relations amicales et amoureuses, rien ne saura disperser les nuages amoncelés au-dessus de sa tête ; quelle que soit la position du soleil, son ombre le surplombe et l’enveloppe sans répit. Au lit à Rome avec une superbe femme, alité à l’hôpital en compagnie d’une batterie de tuyaux, il reste invariablement prisonnier d’un tableau de Soulages ; on n’échappe pas à son destin.

Nous avons souvent vanté dans ces colonnes le talent tous azimuts de cet auteur : romans, nouvelles, pamphlets, poésies, pièces de théâtre (à la plume comme sur les planches)… l’homme est un stakhanoviste forcené. Si les occasions d’apprécier son style sont donc multiples et variées, on peut affirmer sans le moindre doute que ce Gabriel là restera, à l’instar de Sur tes ruines, j’irai dansant ou de Zoé, l’une de ses œuvres majeures.

Disponible en version numérique via le site des Éditions du Yéti, le livre peut aussi se commander en version papier (pour les amateurs d’antiquités…) dans toutes les bonnes librairies. Alors à moins que vous ne soyez sous Temesta ou Lexomil, foncez !

 

Laurent Centofanti

 

Dans les bacs : Vie obscure de Gabriel de Gilles Ascaride (Éditions du Yéti)