François Rossi © Pirlouiiiit - Concertandco.com

Sur les pavés le rock | I have a drum !

Paco Rabanne a beau avoir cassé sa pipe, on ne croit guère à la réincarnation. Et, quoique dur au mal, on n’est pas SM. Mais si l’on était un instrument, on choisirait la… batterie ! D’une, c’est mieux que le biniou : se faire souffler dans le tuyau et écraser sous les aisselles pour jouer les klaxons, merci… Et puis, en concert, c’est ce qui nous accroche. La première fois qu’on n’a fait qu’un avec des cymbales, c’est avec le quatuor noisy phocéen Gériatrie à l’Asile 404 où, vu l’exigüité du lieu, il n’y avait pas le choix que de faire corps avec le groupe. On a pourtant autant le sens du rythme qu’un joueur de triangle parkinsonien mais, dans un groupe, c’est ce qui nous prend aux tripes. D’ailleurs, la maîtrise derrière ses fûts de Vicenzo — qui, dans Sovox, joue de la batterie debout (un détail pour vous mais pour lui ça veut dire beaucoup) — nous ferait presqu’oublier la puissance du duo qu’il formait avec Charles à la guitare, avant que ce dernier ne parte pour monter Technopolice et Avenoir. Une maîtrise qui rend les approximations de Jackline — où la batterie est pourtant censée être centrale — encore plus horripilantes. Alors que le batteur de La Coupure, lui, est capable de s’occuper en même temps d’un clavier ! Mais, ceux qui, dernièrement, nous ont scotchés, c’est QB et François Rossi. QB, c’est un peu les White Stripes de Saint-Petersbourg, un duo batterie-guitare aussi puissant qu’entêtant qui commence à faire son trou à Marseille. Et, avec François Rossi, c’est à un marathon auquel on a assisté. Non content d’avoir livré à Data un solo magistral pour, dans la foulée, prêter main forte à Sam Karpienia lâchant, une fois n’est pas coutume, l’occitan, la veille, ce batteur expérimental biberonné au jazz était à l’Embobineuse pour accompagner le guitariste Hervé Boghossian qui, lui, s’essayait à l’électrique. Rossé par Rossi, rincé par QB, on s’est, une fois de plus pris, une p… de claque. De celle qui donne envie de tendre l’autre joue !

 

Sébastien Boistel