© Damien Boeuf

Sur les pavés, le rock

Blue Monday…

 

Le week-end, à Marseille, c’est l’embouteillage. En surface. Comme dans les petites salles souterraines qui se cachent autour de la Plaine. Alors, faites péter les bouchons : tournée générale !

 

 

Le « binge drinking », c’est quand des ados se bourrent la gueule avant de partir en soirée. Netflix, c’est du « binge watching ». Et le week-end, à Marseille, ça peut vite tourner au « binge listening ». On a failli attaquer un jeudi au Fuzz avec QB, un duo de Saint-Pétersbourg à faire passer les White Stripes pour de la musique de chambre. Mais qui veut picoler loin ménage sa biture. Par sécurité, on a donc commencé notre marathon un vendredi à l’Intermédiaire pour retrouver, après les minots de Cheap Entertainment, Lunch, un trio punk aux textes ciselés dont le silence nous avait presque inquiétés. Ouf ! Lunch a toujours de l’appétit et nous encore faim (et soif). Ça tombe bien, le menu de samedi est copieux. Faux départ toutefois à la Friche avec le festival Skate Punk : à l’heure du goûter, les skaters sont là mais pas les punks, qui n’attaqueront qu’à l’heure de l’apéro. Direction donc Data pour fêter le rachat de cette petite salle adepte des musiques expérimentales, avant de retourner à l’Inter pour revoir ces piliers de la scène locale que sont Catalogue, la rencontre entre un rock explosif et une new-wave élégante. Et, après le set de Rive Droite Country Club digne d’un film de David Lynch, Crache, la formation garage du guitariste de SoVox, nous a littéralement scotchés. Mais pas question de lever le pied dimanche avec, au C4, cet ovni qu’est Grusterror, groupe suffisamment bruitiste (entre metal et grindcore) pour avoir été comparé à une machine à laver en mode essorage. Rincé et plus vraiment très sec, ultime crochet par l’Inter pour le dessert : Tendresse Violence, un duo électro bien barré venu de Toulouse, Turbo Croxx Terror, chaînon manquant et presque bretonnant entre rap et riot punk féministe, et Dead Years, une mécanique allemande aussi classique qu’efficace. L’idéal pour se mettre en jambe avant le concert au Molotov des Sales Majestés, ces vétérans dont l’hymne est Je suis fier de ne rien faire ! LA chanson pour commencer la semaine en beauté !

 

Sébastien Boistel