Stéphanie Cherpin à Art-cade © MD

Stéphanie Cherpin – Corbeau-chien

Avec Stéphanie Cherpin, il s’agit d’apprécier le bâtard. Son titre, une accolade entre oiseau et corniaud, révèle ce qui anime son travail : le composite, l’improvisation, le presque sinistre, presque agressif, et presque poétique. Ses grandes installations fibreuses — et abstraites — s’étirent, nous happent de leurs bras tout secs vers des cocons doucereux, confortables, matriciels. Stéphanie Cherpin orchestre ce choc entre la renaissance et la réminiscence. Il y a des grillages, des chaînes, qui disent un état engoncé, poussiéreux, mais qui s’en retrouve édulcoré et esthétisé. Il y a des seins en silicone aux tétons poinçonnés de piques ; un petit puits fait en tubes de déchets, boyaux en plastique et en canettes Dada qui forment comme une piscine de maternité ; il y a une guirlande de gousses de févier, attachées avec des épingles à nourrice ; des feuilles d’agaves noires, de grandes griffes aux pointes chaussées de fer. Dans l’atmosphère créée par ces éléments, l’artiste nous emmène en détour, celui des attributs dits « de féminité ». Dans l’artificielle légèreté des lumières rosées, dans cette ambiance chromée, on sent sourdre un chaos, contestataire et assumé.

MD

 

> Jusqu’au 31/12 à Art-cade, Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine (1er)

Rens. : art-cade.net