Victoire Barbot artiste invitée du salon Paréidolie

Rentrée Art Contemporain

Rentrer dans l’art

 

Après une année 2020 très contrainte en contacts directs avec l’art vivant, où les amateurs ont dû se contenter souvent d’un regard « en distanciel » via écran interposé, 2021 voit la reprise de la vie artistique. Les réouvertures se multiplient depuis mai, et l’été, à Marseille comme ailleurs, affiche son choix d’expos. Dans ce domaine comme dans d’autres, il y aura une rentrée, ce moment où l’on retrouve des lieux et des événements qui ponctuent rituellement la fin de l’été.

 

 

Pour les curieux d’art contemporain à Marseille, la rentrée se fera le week-end des 28 et 29 août, avec trois événements de taille : Art-O-Rama à la Friche la Belle de Mai, Paréidolie à la galerie du Château de Servières et Polyptyque rue de la République. Pour chacun d’eux, c’est un retour, puisque 2020 fut une année blanche. Concomitants, ils permettent en deux jours une immersion intense, un parcours artistique dans la ville, et ils amorcent tous les trois dans leur champ une saison automnale d’expos et d’évènements à Marseille et dans la région.

 

Paréidolie, Salon du dessin contemporain

Paréidolie : phénomène de perception selon lequel un stimulus, visuel ou auditif, vague et indéterminé, est perçu comme reconnaissable, par exemple en identifiant une forme familière dans un paysage, un nuage, de la fumée, une tache d’encre.

Rien de vague ou d’indéterminé dans ce qui est proposé Boulevard Boisson, dans la galerie du Château de Servières, installée dans d’anciens ateliers et animée par Martine Robin. Elle accueillera la huitième édition du Salon du dessin, prolongé par une Saison du Dessin disséminée dans la région jusqu’en décembre.

Le choix de galeries de l’édition 2020, écourtée pour raisons sanitaires, est pour l’essentiel reconduit cette année. Elles sont une douzaine, françaises et étrangères, exposant des artistes déjà confirmés, comme Claude Closky ou Pierre Weiss, ou en émergence, selon la volonté du comité artistique animé par Jean de Loisy.

S’y ajoute une programmation associée, avec une artiste invitée, Victoire Barbot, deux cartes blanches, à la galerie American Gallery et au centre de promotion du design Marseille Design Méditerranée, un programme de dessin vidéographique par le centre berlinois The Drawing Hub de Jan-Philipp Fruehsorge, et, pour la première fois, des rencontres et débats autour de la pratique et des enjeux du dessin contemporain.

Cette foisonnante affiche promet une vraie diversité de thématiques, d’expressions, de techniques mises en jeu, repoussant les limites convenues du dessin. Une occasion de retrouver le plaisir intense du regard sur l’art vivant.

Lancée par un solo show d’Olivier Nattes, qui utilise des graines et du bambou, depuis le plateau expérimental du FRAC, la Saison du dessin se déploiera ensuite en de multiples lieux, associant dans la région une vingtaine de structures jusqu’en décembre, un livret coproduit par tous les partenaires en guise de carte pour y cheminer.

 

Art-O-Rama, Salon d’art contemporain

Une métropole se doit aujourd’hui de proposer régulièrement une foire d’art contemporain, lieu de rencontres et d’échanges entre professionnels de la profession, collectionneurs, amateurs et curieux d’art actuel. En 1996, Roger Pailhas crée Art Dealers, disparue avec son fondateur en 2005. La mission est reprise depuis quinze ans par Art-O-Rama, qui a acquis une renommée internationale, attirant à la Friche la Belle de Mai un public nombreux, tout en restant à taille humaine, et même « intime » selon son directeur Jérôme Pantalacci.

Après une année d’interruption, l’édition 2021 intervient dans un contexte particulier, où se mêlent intense désir de retour vers les œuvres et incertitudes du marché de l’art.

Art-O-Rama accueillera cette année 44 galeries internationales (dont dix-huit françaises) et huit éditeurs d’art, venus de onze pays présenter le travail de plus d’une centaine d’artistes. Aux sections habituelles du salon — « Galeries », « Éditeurs » et « Projets invités » — s’ajoute la section dite « Dialogues » où huit galeries se sont associées autour d’un projet commun, réponse solidaire aux difficultés de production créées par la crise sanitaire. Celle-ci avait également suscité en 2020 la création d’un Salon immatériel. Il devient cette année une section à part entière dédiée aux œuvres « dématérialisées », annoncées comme accessibles en ligne fin juillet. Il n’y aura pas que le Louvre à visiter depuis chez soi…

Par l’attribution de prix, Art-O-Rama est aussi une rampe de lancement pour de jeunes artistes issus des écoles d’art de la région. Seront notamment promus le duo d’artistes marseillo-bruxellois Mountaincutters, lauréat du Prix Région Sud, ainsi que les quatre artistes sélectionnés par Tiago de Abeu Pinto en 2020 pour la section « Show-room », Néphéli Barbas, Julien Bourgain, Louise Mervelet et Flore Saunois.

À découvrir également, un nouveau prix « Because of Many Suns », rendu possible grâce à la Collezione Taurisano (Naples), et le prix Roger Pailhas, hommage au précurseur.

L’exposition non commerciale, d’une diversité égale à celle du salon, se prolongera jusqu’au 12 septembre, toujours à la Friche.

 

Polyptyque, salon de photographie contemporaine

Sous l’impulsion du Centre Photographique Marseille, Polyptyque renaît ce même week-end pour une troisième édition, en proposant le travail de dix artistes internationaux, se situant dans toute la diversité de la photo, de la fiction documentaire aux questions de matérialité et de l’image en réseau.

 

 

Gabriel Ishkinazi

 

  • Paréidolie : les 28 & 29/08 à la galerie Château de Servières (11-19 boulevard Boisson, 4e).
    Rens. : www.pareidolie.net

  • Art-O-Rama : du 27 au 29/08 à la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e). Expositions jusqu’au 12 septembre.
    Rens. : www.art-o-rama.fr

  • Polyptyque : du 27 au 29/08 au 26 rue de la République (2e). Expositions jusqu’au 18 septembre.
    Rens. : www.centrephotomarseille.fr