Guillaume Richez

Rencontre avec Guillaume Richez

Prose combat

 

Grand défenseur de la poésie contemporaine, Guillaume Richez se mobilise pour mettre en lumière avec passion les poètes d’aujourd’hui. Rencontre.

 

 

Depuis longtemps, Guillaume Richez s’intéresse à la littérature, jusqu’à devenir lui-même auteur il y a une décennie, marquée par l’exercice d’écriture de deux romans. On peut parler d’exercice car, selon ses propos, il a répondu à une sorte commande pour les éditions J’ai lu.

S’il a aimé ce travail d’écriture imposée, ses choix se sont rapidement tournés vers des choses plus expérimentales, brutes, débarrassées de toute fioriture, de tout sujet narratif ; il pouvait s’intéresser aux mots, à la langue nue. La poésie allait lui donner une liberté sans concessions, qu’il essaie aussi de faire découvrir au travers de son blog Les Imposteurs, qui donne la parole plus spécifiquement aux poètes d’aujourd’hui. Depuis sept ans, il anime ce site pour faire découvrir la poésie et valoriser des productions variées où la créativité est le maître mot : ce n’est pas le sujet qui l’intéresse dans les livres, mais l’écriture. Il reçoit des livres envoyés par différentes maisons d’édition et accorde un espace aux poètes là où d’autres médias ne leur donnent que peu de place. Même si elle tend à se développer dans certains rayons de librairies, la poésie ne se retrouve jamais en tête de gondole. La production est importante mais « sous-représentée malgré beaucoup de textes remarquables », selon Guillaume.

Ses différentes collaborations ont nourri son savoir-faire. Reconnu dans le milieu, il a été choisi comme membre de la commission poésie du Centre National du Livre, forme de consécration de sa connaissance en la matière. C’est donc tout naturellement qu’il publie son premier ouvrage, bercé par la poésie québécoise, dans laquelle il retrouve une esthétique proche de la sienne. Géométrie du cri, magnifiquement titré, révèle des fragments de vie, un texte où le concept de douleur apparaît entre les lignes. Pour autant, ce fut un plaisir lorsque le texte « est venu à lui », qu’il a « rempli trois carnets ». Son travail a ensuite consisté à recomposer les textes, à jeter ce qui relevait de la narration, du superflu, et organiser un montage précis à l’équilibre subtil dont la structure s’est finalisée « malgré lui ».

De par son travail, Guillaume Richez s’applique dès qu’il le peut à sensibiliser les lecteurs à la poésie en sortant du classicisme enseigné en milieu scolaire, en proposant des lectures, ou récemment au travers de sa présence au CNL.

Aujourd’hui, selon l’auteur, la poésie doit arriver à se faire une place. Comme chaque art, elle existe pour ceux qui y sont sensibles, pour ceux qui sont suffisamment ouverts à ce langage particulier.

 

Cécile Mathieu

 

Rencontre avec Guillaume Richez le 27/01 à 19h30 chez Zoème (8 rue Vian, Marseille 6e).

Rens. : https://zoeme.net

Pour en (sa)voir plus : https://chroniquesdesimposteurs.wordpress.com/