© Teo Becher

Prix Maison Blanche 2020 sur le mur du Parc Maison Blanche

Ça se voit de la rue

 

Le festival Photo Marseille, qui se tient jusqu’au 20 décembre, suspend ses expositions en attendant la fin du confinement. Néanmoins, celle du prix Maison Blanche est toujours visible.

 

Les années précédentes, les lauréats du Prix Maison Blanche — évènement organisé dans le cadre du festival Photo Marseille — ont eu le plaisir de voir leurs clichés accrochés dans les salons de cette bastide construite au milieu du XIXe siècle, et actuelle Mairie des 9/10, partenaire de l’événement. Cette année, point d’atmosphère feutrée pour le vernissage du 22 octobre, le moment n’étant pas propice aux réunions mondaines. Il fut donc décidé d’exposer les œuvres sur les murs extérieurs du parc… et grand bien leur en a pris. Car en cette période de confinement, elle reste l’une des rares expositions à pouvoir être vues. Pour cela, vous devrez séjourner dans un rayon d’un kilomètre de la mairie, à moins que vos déplacements professionnels, pour visiter vos personnes vulnérables ou pour consultations d’examens (quelques cliniques et hôpitaux dans le quartier) soient sur le trajet. À noter, Auchan Saint-Loup n’étant pas très loin, vous pourrez toujours cocher la case « Déplacements pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisées », où que vous soyez. Voilà pour le « modus operandi ».

 

Immersion au boulodrome Charles Picqué par Matthieu Cauchy

 

Concernant les œuvres, vous pourrez voir la série de Teo Becher, qui a reçu le premier prix (et a fait la couverture de Ventilo #446) : une balade éthérée dans les montagnes de la Maurienne et sa « vallée de l’aluminium », entre espaces naturels inquiétants et reliquats industriels du siècle dernier. Quatre autres lauréats sont également affichés : Hiro Tanaka et son questionnement sur l’exubérance de Times Square ; Gloria Oyarzabal, qui, à contrario, produit une série plus intime sur les conséquences du colonialisme et la place de la femme en Afrique. Matthieu Cauchy s’est quant à lui immergé durant un an dans un club de pétanque en Belgique qui, loin de nos habitudes méditerranéennes, prend la forme d’un lieu en huis clos un peu suranné. Le photographe documente ce qui se révèle être un espace social dans une forme qui n’est pas sans rappeler le travail de Martin Parr. Il est question de groupe social également dans le travail de Tamara Eckhardt sur les Voyageurs, ces nomades catholiques irlandais qui sillonnent leur pays et qu’elle a rencontré en périphérie de la ville de Galway. L’environnement s’avère rude, le ciel peut être bas et la lumière blafarde, mais on retient les regards d’enfants qu’elle a capturés. Ils sont tour à tour candides ou déterminés… à ne pas se laisser enfermer dans leur destinée.

 

Damien Bœuf

 

NB : En cas d’exposition au virus ou tout autre désagrément, retrouvez une double exposition de Gloria Oyarzabal et Tamara Eckhardt à l’hôpital de la Timone.

 

Prix Maison Blanche 2020 : jusqu’au 20/11 sur le mur du Parc Maison Blanche (Mairie des 9e et 10e arrondissements de Marseille – 150 Boulevard Paul Claudel, 9e).

Rens. : www.laphotographie-marseille.com

 

The Children of Carrowbrowne de Tamara Eckhardt