Jour de fe?te de Florent Mattei

Pop-Up à la Tour-Panorama de la Friche La Belle de Mai

Haut-relief

 

Pour fêter dignement son vingtième anniversaire, Astérides se fend d’une publication retraçant son histoire, et rassemble, avec l’exposition Pop-Up, une vingtaine d’artistes qui ont marqué son aventure.

 

Pop-Up se déploie comme un livre à soufflet, que l’on parcourt en allant de surprises en surprises et le sourire aux lèvres. On rebondit d’une œuvre à l’autre, se frayant un chemin au milieu d’une production réjouissante, de la cabane de pierres précieuses de Katia Bourdarel aux forêts de papiers peints découpés d’Elodie Moirenc. Une vingtaine d’œuvres issues de plusieurs générations d’artistes se côtoient ici en toute harmonie.
Au commencement, ils étaient quatre. Nous sommes au tout début des années 90 : Claire Maugeais, Jean-Christophe Nourisson, Gilles Barbier et Sandrine Raquin récupèrent, par l’entremise de Christine Breton, les anciens locaux de la Seita pour y installer des ateliers d’artistes. Les quatre artistes créent sans le savoir une quasi institution qui va se focaliser sur la résidence de création et, de fait, alimenter les allées et venues d’artistes d’ici et d’ailleurs, favorisant ainsi une extraordinaire entreprise d’échanges avec l’extérieur. Si le concept de résidence de création consiste en la mise à disposition d’un espace et d’outils de travail (l’atelier) pour une période déterminée aux artistes, il s’agit avant tout d’organiser pendant ce laps de temps défini des rencontres avec le milieu et de créer du lien.
Parmi les résidents d’Astérides (plus de deux cents en vingt ans), Marie Louise Botella et Mathilde Guyon en ont sélectionné une vingtaine pour constituer l’exposition Pop-Up, opérant un bel équilibre entre les différentes générations qui ont partagé les beaux jours de l’association. On retrouve donc des photos du père fondateur Gilles Barbier, qui entame une partie de cache-cache avec le visiteur dans la série Planqué dans l’atelier, ou Anthony Duchêne, dont l’œuvre fonctionne comme un rébus visuel entre science des rêves et science-fiction. Les œuvres et les noms des artistes s’enchaînent — Pierre Malphette, Stéphanie Nava, Jimmie Durham, Emilie Perroto… — et l’exposition s’enroule autour des colonnes de la salle. On y retrouve ceux qui ont quitté Marseille (Sandrine Raquin, Jean-Christophe Nourisson), ceux qui ont le vent en poupe (Claire Tabouret, Bettina Samson, Raphaël Zarka, Bruno Peinado), les « stars » de l’art contemporain et ceux qui le deviendront sûrement… Mais peu importe leurs cotes respectives sur le marché de l’art, tous tiennent la forme.

Céline Ghisleri

 

Pop-Up : jusqu’au 6/07 à la Tour-Panorama de la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).
Rens. 04 95 04 95 01 / www.asterides.org

Nocturne le dernier vendredi du mois jusqu’à 22h (gratuit)