Eloise Monzies © Julie Béal

Podcast Le Cul de Poule

Top cheffe

 

Le Cul de Poule est un podcast gourmand entièrement mitonné dans les cuisines d’Éloïse Monziès. Alternative audio aux recettes sur papier glacé, chaque épisode est une immersion aux côtés de la cheffe. Millefeuille d’endives, crumble salé aux pommes et à la sucrine, confit de canard aux pruneaux… Les plats sont réalisés en temps réel, au micro de la maison de production marseillaise Clap Audio.

 

« Mes oreilles sont les yeux que j’ai dans le dos », explique Éloïse Monziès, qui cuisine rarement radio allumée, ou sur fond musical. Une astuce de cheffe particulièrement bien adaptée au podcast, dont le format est justement conçu pour mettre l’oreille en alerte. Dans Le Cul de Poule, Éloïse Monziès invite régulièrement l’auditeur à développer son écoute : selon elle, on peut suivre l’avancement d’une cuisson, ou bien détecter une anomalie, rien qu’à l’oreille. Une nouvelle façon de proposer des recettes, qui permet de cuisiner les mains libres, l’ouïe aux aguets.

Le Cul de Poule est peut-être même une véritable exploration du champ des sonorités culinaires. Dans chaque épisode, l’apprenti cuisinier est guidé dans sa tâche par la voix calme et posée de la cheffe. Grâce à un habillage sonore volontairement épuré, sans bric-à-brac retentissant ni cocottes stridentes, les petits bruits de cuisine retrouvent leur saveur acoustique. La peau froissée de l’oignon qu’on effeuille, le couteau qui tranche, le crépitement chaud de l’huile sur le feu… Ces échos délicats, qui nous parviennent habituellement de la cuisine, sont retranscrits partout dans le podcast. Ils viennent chatouiller les oreilles en mettant l’eau à la bouche.

Les recettes, préparées en direct pour l’enregistrement des épisodes, sont toujours accompagnées de précieux conseils. La cheffe décrit ses gestes et tours de main, donne des précisions sur les temps de cuisson, commente les couleurs et les formes des produits. Une manière pour elle « d’apporter une multitude d’éléments qu’on ne peut pas coucher par écrit », pour qu’ainsi « une proximité s’installe avec les auditeurs. » Résultat : l’assaisonnement des mots agit comme un exhausteur de goût ! Question d’oralité et de mise en bouche certainement.

 

Gaëlle Desnos

À écouter ici : https://podcast.ausha.co/le-cul-de-poule