Winter break de Alexander Payne

Panorama – Cinéma indépendant d’Amérique du Nord

État indépendant

 

Les rencontres cinématographiques Panorama présentent leur quatorzième édition à l’ouest de l’Étang de Berre, dans les cinq salles du réseau Scènes & Ciné, avec cette année un focus autour du cinéma indépendant d’Amérique du Nord.

 

 

Existe-t-il un cinéma indépendant nord-américain ? Force est de constater que les frontières restent poreuses entre films d’auteurs et blockbusters, dans le système industriel propre aux États-Unis. Dans son rapport d’études, Le Mythe de la production indépendante dans le cinéma américain, Joël Augros évoquait plus volontiers l’idée d’un cinéma artisanal. Car il nous faut distinguer pour être plus précis les trois secteurs que sont la production, la distribution et l’exploitation, pour comprendre que la vie d’un film américain passera majoritairement par les mastodontes hollywoodiens pour trouver son public, contrairement aux œuvres européennes. Certaines étapes de l’histoire du cinéma outre-Atlantique doivent ainsi être définies : des décennies durant, les majors ont tout d’abord développé des départements en marge où se fabriquait un cinéma d’exploitation aux coûts de productions moindres, bénéficiant donc d’une plus grande liberté malgré un financement réduit. Puis vint l’explosion du Nouvel Hollywood, durant lequel les auteurs ont repris la main sur les grands studios. Enfin, les années 90 ont vu émerger un corpus de cinéastes dont les premières œuvres furent réalisées au sein d’un système économique minime, leur permettant une réinvention des formes qui marquera durablement les œuvres à venir. C’est au fil de ces diverses dynamiques qu’est né le cinéma indépendant américain, que met aujourd’hui à l’honneur la quatorzième édition des rencontres Panorama, dans les cinq salles du réseau Scènes & Cinés, à l’ouest de l’Étang de Berre, de Fos-sur-Mer à Grans, en passant par Istres, Miramas et Port-Saint-Louis-du-Rhône.

En soirée d’ouverture, c’est Alexander Payne — dont on se souvient des très bons Sideways ou Nebraska — qui est cette année mis à l’honneur, avec la projection en avant-première de son dernier opus Winter break, présenté par Frédéric Mercier. Le ton de la manifestation est ainsi donné, les grands noms du cinéma indépendant américain figureront au centre de cette programmation, de Paul Thomas Anderson (Punch-Drunk Love) à Wes Anderson (le récent Asteroid City), en passant par Martin Scorsese (avec le dernier opus en date, Killers of the Flower Moon), David Cronenberg (Chromosome 3Scanner, présentés par Guy Astic) ou les frères Coen (The Big LebowskiFargo). L’une des belles surprises de cette programmation réside dans l’hommage rendu à Ida Lupino, actrice et surtout réalisatrice injustement oubliée de l’histoire du cinéma américain, qui marqua, en montant ses propres studios, certaines pages de l’Âge d’Or du cinéma hollywoodien des années cinquante. L’occasion idéale de (re)découvrir les sublimes opus que sont Bigamie et Outrage. Enfin, la cinéaste Lawrence Coté-Collins viendra, quant à elle, présenter Bungalow, afin d’évoquer plus particulièrement la place des réalisatrices dans le cinéma québécois. Au menu, trente-cinq films dont quatre avant-premières, accompagnés d’une poignée d’invités, feront de cette nouvelle édition de Panorama un moment partagé propre à toutes les découvertes.

 

Emmanuel Vigne

 

 

Panorama – Cinéma indépendant d’Amérique du Nord : du 10 au 19/11 dans les cinémas de Scènes & Cinés.

Rens. : www.scenesetcines.fr

Le programme complet du Panorama – Cinéma indépendant d’Amérique du Nord ici