Marseille Jazz des Cinq Continents

Bleutées fatales

 

L’édition 2021 du Marseille Jazz des Cinq Continents sera groovy ou ne sera pas. Tour d’horizon d’une manifestation plurielle et voyageuse.

 

 

Marseille Jazz a déjà commencé, en fait. Signalons par exemple la matinée, au cinéma l’Alhambra, consacrée à la présentation du roman de Claude Mc Kay nouvellement traduit en français Romance in Marseille (aux éditions Héliotropisme), diffusée sur les ondes de Radio Grenouille. Vraiment une bonne idée que de valoriser cette initiative éditoriale : l’écrivain jamaïcain a écrit des pages inédites et merveilleuses sur la naissance du jazz dans les bas-fonds de la cité phocéenne dans son Banjo (1927).

Quelque part, l’itinéraire du festival suit les traces du poète et romancier, en proposant d’ouvrir les festivités dans la cour de la Vieille Charité, où l’on pourra se délecter, notamment, de l’hommage à Louis Armstrong What a wonderful world, porté par un big band issu du conservatoire de Marseille, d’Aix-Marseille Université et de l’IMFP de Salon-de-Provence.

On fond à l’annonce du quartet de la trompettiste Airelle Besson, dont le dernier disque déploie une sensibilité à fleur de peau.

Ça boulèguera sévère pour les tafanaris dans ce même lieu avec le gig du pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, chouchou des publics européens.

Direction le Théâtre Silvain ensuite : heureusement que la mer n’est pas loin pour piquer une tête rafraîchissante après le set, endiablé comme d’habitude, de Deluxe.

Saluons la présence du quartet de l’inénarrable Cathy Heiting en première partie de Thomas Dutronc dans le bel amphithéâtre de la corniche : ses prestations sont toujours une régalade groovy.

Filons sur l’esplanade du Palais Longchamp. La flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal, avec son quintet Rhythms Of Resistance, y livrera la version symphonique de son répertoire, aux côtés d’un orchestre classique : du sublime en perspective !

La contrebasse sera à l’honneur avec une soirée où l’on retrouvera l’immense Avishai Cohen, qui succèdera au groupe de la jeune et surprenante Sélène Saint-Aimé, qui propose un jazz créole teinté de classique.

Marion Rampal, elle, présentera son répertoire, entre tradition New Orleans renouvelée et pop : son projet Tissé, concocté à l’occasion d’une résidence hivernale au Moulin portée par Marseille Jazz, est un délicat assemblage d’effluves bleutées avec un bel hommage à notre ville.

Et tant qu’à vibrer de pulsations métropolitaines, gageons que le set des londoniens post-afrobeat de Kokoroko nous téléportera dans les vibrations 2.0 de la mégalopole britannique.

 

Laurent Dussutour

 

 

Marseille Jazz des Cinq Continents : du 8 au 25/07 à Marseille.

Rens. : www.marseillejazz.com

Le programme complet du festival Marseille Jazz des Cinq Continents ici