Marsatac 2019

Bal au centre

 

On ne présente plus l’incontournable Marsatac. C’est une nouvelle fois au Parc Chanot et à la plage du Petit Roucas que l’association Orane nous donne rendez-vous pour une réunion de têtes d’affiche internationales visibles et audibles en un coup de métro.

 

Vendredi, ça démarre fort. Les mots de Zamdane lèvent le rideau. Le Marseillais exécute les rimes qu’il dissémine du Cours Julien à la session freestyle de Grünt, en passant par les studios de Radio Nova. Les chefs bruxellois Caballero et Jean Jass épicent quant à eux finement le rap français et mettent du respect sur leurs noms. Derrière ses sourcils noirs, Josman flaire les beats en vert et violet ; il honore le mic de ses phases aiguisées. Un ring de plus avec le kid Eddy de Pretto, qui crochète sa plume avec l’allure d’un mec random qui tient et relâche sa garde. Alpha Wann met en cascade ses couplets : un langage crypté en mode Olive & Tom sur Alph Lauren. Son premier album solo, UMLA — Une main lave l’autre — met les doigts sur les i. Le duo viril The Blaze, les kings de l’image et des modulations, sonne minuit, avant de laisser place à Charlotte de Witte, nouvel espoir belge à la pointe de l’électro. Pour terminer en beauté, Mall Grab brise les codes de la house et convainc tout corps de danser.

Samedi soir, Juicy et Glints ouvrent proprement la soirée. Juicy pour sa musique acidulée aux agrumes pour la bonne humeur et Glints pour sa performance. MC natif d’Anvers, ce dernier rappe comme un avant-gardiste ; savoir manier le verbe et le tout à l’ancienne, sur un fond de trap, de pop ou encore sur du grime. Les voix autotunées de Columbine jouent sur la corde sensible : les enfants terribles du rap français présentent leur dernier-né, Adieu au Revoir. Odezenne, pour le cru bleu fuchsia. Saxophone désaccordé. Le vent souffle, la gomme reste sous la semelle et le son derrière l’oreille. Du chewing-gum pour nous mettre l’eau à la bouche. S.Pri Noir débite sous son Masque Blanc des punchlines qu’il téléporte du côté obscur. Déjà disque d’or pour un premier album solo, c’est en guerrier musical version Highlander qu’il immortalise son ascension avec son dernier single certifié platine, Juste pour voir, en featuring avec Nekfeu. La fête continue : Orelsan nous offre un show d’une discipline hors du commun. La techno de DIMA Live aka Vitalic pulse toujours autant dans nos écoutilles après dix-huit ans d’absence à Marsatac. Polo & Pan poursuivent le voyage avec un set lunaire, alors que Ouai Stéphane nous ovnise de son électro expérimentale. Enfin, la Dj parisienne AZF bouscule les foules, et explose ses tympans jusqu’au petit matin.

Deux soirées de haut vol, suivies d’un bon gros chill nécessaire pour ré-atterrir de cette vingtième édition en douceur. Les pilotes : Tropicold, Kampire, Folamour et Denis Sultan depuis la base du Petit Roucas.

Pour cette double décennie, Marsatac pilote un line-up digne des plus grands festivals européens. Une aubaine, quand on sait que l’on peut s’y rendre en métro. L’équipe fondatrice et ses bénévoles sauront vous accueillir comme il se doit. Il ne vous reste plus qu’à prendre vos billets, si ce n’est pas encore fait !

Certes les places sont chères ; le frigo sera vide mais rempli de bonnes ondes…

 

Zac Maza

 

Marsatac : du 14 au 16/06 au Parc Chanot et à la Plage du Petit Roucas.

Rens. : www.marsatac.com

Le programme complet du festival Marsatac ici