Ombul par Rémi Lambert

Les temps forts jeune public des vacances

Programmes jeunesse

 

Pour fêter les premières vacances de l’année, les théâtres de la région ont concocté plusieurs temps forts à destination du jeune public — et comme la jeunesse, c’est dans la tête, il paraît que tout le monde peut en profiter. Tour d’horizon d’une programmation de plus en plus dense et exigeante.

 

On ne vante plus la nécessité d’initier les plus jeunes au rôle de spectateur, cette place si particulière d’où les imaginaires sont stimulés, les émotions provoquées et les sensibilités mises à nu. Pourtant, rien n’est acquis lorsqu’on est confronté à une œuvre d’art. D’après la metteur en scène Joëlle Rouland, « On ne naît pas spectateur, on le devient peu à peu. » Quoi de mieux que l’expérience pour appréhender ces nouveaux langages, démultiplier les points de vue et réfléchir le monde autrement ? Ça tombe bien, pendant les vacances de la Toussaint, les occasions ne manqueront pas. Commençons par le festival En ribambelle organisé par le Théâtre Massalia et la Criée, tout frais dans le paysage, puisqu’il s’agit là de sa deuxième édition. Les propositions font la part belle aux arts de la marionnette et de l’objet. Notons, entre autres, le joli projet d’ombre et marionnettes Ombul écrit et mis en scène par Rémi Lambert, créé dans les crèches à partir de dessins afin de traduire l’étrange expérience du passage vers le sommeil. La compagnie I Sacchi di Sabbia manipule quant à elle les émotions de base comme autant de formes et de couleurs pour fabriquer un théâtre de papier entre musique, théâtre et cinéma dans Pop up / Fossile de dessin animé.
Les Théâtres offrent également un calendrier hétéroclite avec leur Temps fort jeune public. Le collectif I am a bird now imagine de quoi serait fait le contenu de la sonde voyager de 2015 (Le Voyager Record), ce condensé d’humanité chargé présenter notre civilisation aux extraterrestres. Tandis qu’avec un peu de sable et beaucoup de savoir-faire, la jeune artiste Lorène Bihorel dessine sur une table lumineuse diffusée sur grand écran des mythes d’inspiration orientale (Des rêves dans le sable).
Le festival Mômaix coordonne de son côté lieux de diffusion et acteurs socio-culturels afin de créer des liens et faire valoir la création jeune public sur le territoire. Outrepassant les vacances scolaires, ce temps fort permet à la fois aux professionnels du spectacle de se rencontrer autour des nouvelles exigences de ce jeune public — qui évolue avec le temps — et au public de découvrir des outils de création à travers différents ateliers : théâtre d’objet, clown, ciné-concert, théâtre d’ombre… Le festival Par les villages s’invitera ainsi au Théâtre du Bois de l’Aune le temps d’une journée pour cinq propositions élucubrées à partir d’une même phrase : « Petits hommes, je voudrais vous parler ». Le Théâtre Vitez sera également de la partie avec plusieurs représentations : Les Aventures de Pinocchio par l’Autre Compagnie, Le Petit chaperon rouge qui n’avait jamais eu de chances avec ses chèvres, L’Enfant sauvage par la compagnie 7e Ciel et Les Bons contes du bon vieux temps de pUnChiSnOtdeAd.
Force est de constater qu’on assiste depuis quelques années à l’émergence d’un répertoire de textes dédiés à la jeunesse, variés et de grande qualité. Mais au-delà de ce constat, il semblerait que créer pour les enfants ouvre aux artistes de nouveaux espaces de liberté, dans lesquels ils n’hésitent pas à mixer les outils de création, à secouer les textes, faire vivre les objets et détourner les esthétiques. Vu l’ampleur des programmes, gageons que votre curiosité vous emmènera au-delà de ces pages, dans les méandres des agendas culturels, pour accompagner vos marmots voir de l’autre côté du miroir.

Diane Calis

 

 

 

 

 

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