Jazz sur la Ville

Fuites de jazz

 

Jazz sur la Ville is not dead ! Le collectif d’organisateurs qui met en réseau les programmations automnales depuis un bail, dans la métropole et au-delà, se déploie de nouveau jusqu’au 5 décembre, après avoir failli sombrer dans la tempête pandémique.

 

 

Entre le jazz orienté trad’ à l’Hôtel C2, façon « high society », et les initiatives dopées à l’innovation à la Mesón (entre autres : Yul avec Napoleon Maddox, un duo batterie/rap de tueurs), Jazz sur la Ville rappelle que, hors saison estivale, les swings et les grooves passeront l’hiver.

L’épicentre reste encore le Cri du Port, avec de louables efforts d’action culturelle, en direction du jeune public notamment (le slammeur avignonnais Dizzylez s’y produira avec le trio de Maxime Atger), et une exposition photographique de Michel Ceccaldi sur les grues dans une Marseille « enchant(i)ers », manière de rappeler ce que le jazz doit aux transformations urbaines, et en conviant le Magic Malik Quintet (l’une des meilleures formations hexagonales).

En centre-ville toujours, la Cité de la Musique nous convie au concert de Christophe Leloil & co pour une présentation du nouvel album, Openminded — on y retrouve avec joie la chanteuse Émilie Lesbros, de retour de son séjour new-yorkais.

Bien évidemment, Charlie Jazz sera de la partie, en inscrivant sa programmation d’excellence dans le dispositif. De même l’AJMI, à Avignon, qui convie la contre-diva déjantée Cathy Heiting et son quartet, ou encore le trio du tromboniste suisse Samuel Blaser (plus free tu meurs). Les Varois répondent aussi présents, avec un hommage à Steve Swallow au Fort Napoléon de la Seyne-sur-Mer, et le superbe hommage à Miles du trompettiste Nicolas Folmer avec son gang de tueurs (au Club Convergence à La Ciotat… c’est presque le 83).

L’IMFP, à Salon, rouvre ses portes au public avec l’Organ Trio du mestre saxophoniste Gaël Horellou. À Berre-l’Étang, remarquable proposition de la médiathèque, qui nous convie à un concert de la fantasque Leïla Martial avec des Pygmées Aka, manière de renouer avec l’universalité des musiques syncopées.

Enfin, pour ne pas oublier ce que le jazz doit à l’utopie (et inversement), le « non-festival » se clôturera sur une projection du film de Franck Cassenti, Changer le monde : le directeur artistique de Jazz à Porquerolles a compilé certains des meilleurs extraits de ses précédents documentaires pour mieux donner à voir et entendre la parole émancipatrice des musicien.n.e.s. Ce sera au Cri du Port, where else ?

 

Laurent Dussutour

 

Jazz sur la Ville : jusqu’au 5/12 à Marseille et en Provence.

Rens. : https://jazzsurlaville.org/

La programmation complète de Jazz sur la Ville ici