El sol en tu cabeza de Gustavo Kortsarz

Instants Vidéo – 50 ans d’art vidéo !

Bandes à part

 

« L’art vidéo, ce n’est pas seulement un écran et une bande, c’est la vie tout entière. » (Nam June Paik)
A l’instar du médium qui les caractérise, tout juste cinquantenaire, les Instants Vidéo bougent, parcourant le monde à la recherche de nouvelles images et de nouveaux faiseurs et penseurs d’images…

 

Du 7 au 11 novembre, Marseille sera donc « Capitale mondiale des Arts Vidéo ». Logique quand on sait que la Capitale européenne de la Culture coïncide avec le cinquantième anniversaire de la plus jeune forme d’expression artistique, hybride de naissance et par nature, capable de  s’acoquiner à la fois avec la télévision, le cinéma, le théâtre et désormais avec Internet… Un champ des possibles quasi infini donc, pour une discipline qui, selon le directeur de la rédaction de Beaux Arts Magazine Fabrice Bousteau, tient bon face au marché et à la culture de masse.
L’un des actes fondateur de l’art vidéo date de 1963, avec l’exposition de Nam June Paik à la galerie Parnass de Wuppertal en Allemagne, juste après sa rencontre avec le mouvement Fluxus (et Beuys, Filliou, Vostell…). L’artiste coréen y expose treize téléviseurs « préparés », c’est-à-dire dont le son a été modifié en y plaçant des objets divers, branchés sur des générateurs de fréquence ne diffusant rien d’autre que des images abstraites, des lignes, des stridences visuelles… Nam June Paik fait ainsi entrer du son et des téléviseurs électroniques — et plus largement l’ingénierie — dans le white cube.
Célébrer cinquante ans d’art vidéo, c’est bien sûr revenir sur ses grands noms. Dont acte avec l’inauguration des Instants Vidéo à la Cartonnerie, où l’on pourra notamment découvrir la vidéo de Roland Baladi Nam June’s First Tape, ou encore El sol en tu cabeza de Gustavo Kortsarz, qui revient sur la première vidéo expérimentale : Sun in your head de Wolf Vostell.
Célébrer cinquante ans d’art vidéo, c’est aussi regarder devant et tout autour, en constatant que les marques et les empreintes de tous ceux qui ont fait cet art depuis les années 60 perdurent encore aujourd’hui dans des œuvres contemporaines. Le festival offrira l’occasion de papoter de tout cela avec des conférences et autres tables rondes…
Pas moins de vingt-huit installations venues du monde entier (Iran, Argentine, Maroc, Egypte, Syrie…) viendront illustrer la vivacité actuelle de l’art vidéo et en célébrer son passé. Réparties sur six espaces de la Friche mais réunies dans un montage « à la Godard », elles dépasseront le simple cadre d’une exposition de commissaires, dans un réel discours artistique, intellectuel et politique, interrogeant des thèmes essentiels et cruciaux de notre époque que peut-être seul l’art vidéo peut toucher d’aussi près.

Céline Ghisleri

 

Instants Vidéo – 50 ans d’art vidéo ! : du 7 au 11/11 (expositions jusqu’au 30/11) à la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).
Rens. www.instantsvideo.com / www.mp2013.fr