Decazeville – la montagne qui brûle de Nina Gazaniol Vérité

Festival Parallèle

Traits d’union

 

Résolument expérimentale, la treizième édition du festival Parallèle offre différents regards sur la menace d’un chaos civilisationnel, en tentant de s’en émanciper par une pluralité de gestes artistiques porteurs d’espoir.

 

 

Désormais bien ancré dans le territoire imaginaire et local, Parallèle poursuit sa mission de mise en lumière de la jeune création contemporaine, sondant sans relâche les multiples enjeux et thématiques de notre époque.

Il ressort de cette programmation portée sur l’art plastique, la danse, les films et la performance, un parfum de révolte contre les injustices sociales de plus en plus frappantes, une urgence à repenser diamétralement la société et notre rapport au vivant.

À l’image de l’exposition collective In Memory of My Feelings de la communauté éphémère de La Relève 5, qui insuffle de la matière aux sentiments humains, les dichotomies intime/politique, intérieur/extérieur, individuel/collectif, folklore/modernité parsèment les propositions des artistes, qui se positionnent comme des résistant·e·s face à une ambiance alarmante.

Figures de Cassandre, iels nous alertent symboliquement, par le feu ou les gyrophares (Grillée de Tamar Hirschfeld, Decazeville – la montagne qui brûle de Nina Gazaniol Vérité, Save Our Souls de Rémi Bragard) ; interrogent les rapports de domination, mettent en avant la question de la décolonisation des corps, des identités (On vous voit de Samir Laghouati-Rashwan, O Samba do Crioulo Doido de Luiz de Abreu, Rewind and Play d’Alain Gomis, Pour commencer, ne me contredis pas d’Elena Biserna & Loreto Martínez Troncoso) ; regardent la mort en face (Je serai quand même bientôt tout à fait mort enfin d’Isabelle Prim, Dying on Stage de Christodoulos Panayiotou, Mourn Baby Mourn de Katerina Andreou) ; donnent la parole aux jeunes générations, qu’elles semblent enfermées sur elles-même (Hiku d’Éric Minh Cuong Castaing et Anne-Sophie Turion), ou pleines d’allant (Les Promises de Giulia Angrisani). Une soif de plaisir radical (Yes de BamBam Frost) et une quête de sacré et de bonheur (La Caresse du Coma d’Anne Lise Le Gac) font alors pénétrer la lumière d’un espoir, la possibilité de construire ensemble notre avenir sur notre socle commun (Breathing de Liam Warren, Au Cœur de Dalila Belaza, Bones Scores de Cynthia Lefebvre), puisque nous sommes toutes et tous fait·e·s de la même matière et que nos destins sont intrinsèquement liés.

Et la fête, avec cinq Dj sets ponctuant les quatre semaines du festival, comme cérémonie ultime de communion et de célébration de la vie.

 

Barbara Chossis

 

Festival Parallèle : du 19/01 au 4/02 à Marseille (et Aix-en-Provence).
Rens. : www.plateformeparallele.com

 

Le programme complet du Festival Parallèle ici