Higher de Michele Rizzo © Alwin Poiana

Festival Parallèle 2017

Scènes de vie

 

En route pour la septième édition du Festival Parallèle, qui dévoile sa carte foisonnante de la jeune création contemporaine. Et de quoi célébrer la vie, sous toutes (ses) formes.

 

Véritable plateforme pour la jeune création internationale, la maison Komm’N’Act se positionne depuis plusieurs années comme force motrice de la jeune création contemporaine, à Marseille, en France, et en Europe notamment. En atteste la septième édition de son Festival Parallèle, cette année consacrée à la vitalité. A dix mille lieues des programmations formatées clé en main par des agences de booking (syndrome contemporain), il s’agit avant tout pour Komm’N’Act (un pied dans la production, l’autre dans la diffusion) de dénicher tout le potentiel d’artistes qui font sens avec leur temps, leur environnement et leurs géographies, mais toujours dans les parallèles. D’Italie, de Grèce, des Pays-Bas, de Syrie ou du Brésil… « L’idée de cette septième édition, c’est de saluer la vie dans les endroits où elle se manifeste, dans les lieux où elle se partage. Souvent des endroits que l’on voit peu, on aborde vraiment le thème de la vibration des marges », explique Lou Colombani, à la tête du projet. Une couleur particulière et une vitalité défendues dans la pièce de Tiphaine Raffier, Dans le nom, qui nous emmène au cœur du monde paysan contemporain. Un spectacle dans lequel la parole se place au cœur de l’intrigue, délivrant ainsi un regard particulier sur ce monde peu connu, ou négligé par les grandes avenues.
Le Festival Parallèle, c’est donc une fenêtre ouverte sur la nouvelle création, mais en forme de moment de partage brûlant à la fois d’actualité et… d’exclusivité. « La majorité des créations datent de 2016. Certains spectacles sont de long cours et évoluent au fur et à mesure, d’autres sont encore en chantier, mais tous sont présentés pour la première fois en France. » En atteste la (très attendue) pièce d’Argyro Chioti (Compagnie Vasistas), Apologies 4 & 5. Une œuvre qui s’annonce fantasmagorique, laissant entrevoir une société idéale à travers l’intimité fragile de deux protagonistes.
Fait des plus notables : comme à son accoutumée, la programmation s’accompagnera par ailleurs de moments d’ateliers et d’expositions dans différents lieux à travers la ville.
C’est avec une création débordante d’énergie que s’ouvriront les festivités : le spectacle de la danseuse et chorégraphe grecque Katerina Andreou, A Kind of Fierce. Une création de danse solo d’une quarantaine de minutes qui questionne notre rapport au libre arbitre, donnant ainsi le ton du festival. Un propos sur la liberté et l’autonomie du corps, en dehors de toute assignation, comme une marque de fabrique qui entre en résonnance avec les enjeux de Komm’N’Act. « Il y a une grande vitalité et un mouvement permanent dans ce spectacle, on a trouvé ça beau d’ouvrir le festival avec une telle décharge d’énergie. » Une représentation relativement courte, qui est également destinée à attiser la curiosité de nouveaux spectateurs. De quoi favoriser de nouvelles impulsions.
Avant un dimanche en forme d’apothéose dans le cadre des Dimanches de la Canebière, la traditionnelle soirée de clôture le samedi au Merlan (en partenariat avec Ventilo) se fera elle aussi le reflet de la vitalité du festival. D’abord en transformant la scène du Merlan en dancefloor, avec un trio chorégraphié par Michele Rizzo afin d’explorer le pouvoir cathartique de la danse. Ensuite avec l’adaptation par Emilie Chariot du roman déjà culte de Virginie Despentes King Kong Théorie, le récit d’une émancipation mis en scène sans artifice. Comme un écho à la grande liberté qui anime l’équipe de Komm’N’Act.

Camille Astruc

 

Festival Parallèle : du 24 au 29/01 à Marseille.
Rens. : 04 91 11 19 33 / www.festivalparallele.com

Le programme complet et détaillé du Festival Parallèle ici