Sérigraphie de Martin Lopez Lam

Festival Multiversal / MultiMars

Réseaux électriques

 

Après Naples, Turin et Barcelone, le festival de musique noise expérimentale Multiversal débarque à Marseille pour de nouvelles rencontres, toujours entre improvisations et créations.

 

Ils sont plusieurs artistes marseillais à avoir participé ces dernières années, que ce soit à Oslo, Istanbul ou Athènes, au festival Multiversal. Vincent Pernollet, Lucie Guiraud et Renaud Vincent étaient tous trois de la partie, dans des caves, des appartements ou des garages. Ils ont joué du saxo, de la guitare, ils ont chanté… et surtout improvisé. Car le maître mot du Multiversal, c’est bien l’improvisation. Non pas en tant que genre, mais l’improvisation en tant que méthode.
Lancé en 2011 dans les quartiers déshérités de Berlin par Dario Fariello et Anja Tedesko, le festival réunit désormais des musiciens et artistes européens de tout bord avec un objectif : créer dans des lieux inattendus, faire découvrir d’autres pratiques artistiques et, surtout, mettre en place un réseau des musiques expérimentales. « En termes de résistance, Multiversal montre qu’une autre réalité de la musique est possible. Les musiciens en tant qu’auteurs investissent les lieux sans avoir besoin d’une production derrière », assure Renaud Vincent. Les trois compères proposent alors d’organiser MultiMars, la version marseillaise de Multiversal. Vincent dessine et fait imprimer les affiches du festival au Dernier Cri, lorsque la cinquantaine de musiciens arrivant de toute l’Europe est hébergée chez des amis. A la sortie, chacun met la main à la pâte. « C’est vrai que c’est un réseau de la débrouille qui veut éviter le réseau traditionnel », confirme Vincent. Le Casse-tête, le Dernier Cri, la Tache, le Comptoir de la Victorine, l’Asile 404 et l’Embobineuse répondent présent pour accueillir le festival. A chaque concert, les musiciens jouent en collaboration avec d’autres artistes qu’ils ne connaissent pas. Une véritable prise de risque musicale qu’apprécie Vincent : « C’est ce qui plaît aux musiciens : il n’y a plus de règles, tout est possible. On peut se planter, c’est une musique qui laisse place à l’erreur. » Harpe, violon, saxophone, guitare, voix, machine ou ordinateur… Tous les moyens d’expression sont bons. Performances et expositions vont se succéder cinq jours durant. Le 16 par exemple, le Dernier Cri accueille le vernissage de l’exposition de Martin Lopez Lam avec des sets de, entre autres, Pakito Bolino, Ben Sanair, Lucie Guiraud et Vincent Pernollet. Le 17, les musiciens se retrouvent l’après-midi pour improviser au Comptoir de la Victorine, et il sera ainsi possible dans la foulée d’écouter le résultat de leur travail. Le 18, les artistes déambuleront toute l’après-midi dans les rues autour de l’Asile 404. Et clou du festival : le 19, Multiversal s’associe avec Bruitisme, festival itinérant de musique libre, pour douze heures de musique non-stop en direct de l’Embobineuse. Plus qu’un rendez-vous, une immersion.

Carole Filiu Mouhali

 

Festival Multiversal / MultiMars : jusqu’au 20/11 à Marseille. Rens. : www.multiversal.eu / www.bruitisme.blogspot.fr

Le programme complet du festival Multiversal ici