Detropia de Heidi Ewing et Rachel Grady

Festival du film des droits de l’homme en Provence

Ecce homo

 

Début février, le Festival international du Film des Droits de l’Homme en Provence s’installe à Aix, Grans, Gignac, Salon et Marseille afin de proposer un panorama cinématographique des différentes luttes pour la reconnaissance de la dignité humaine.

 

Inutile d’être un observateur aguerri de l’actualité internationale pour prendre conscience du désordre social global, sous les coups de boutoirs d’une économie de marché sauvage qui réduit à néant les droits humains élémentaires. Le temps de la servitude moderne est en marche, les idéaux ultra-libéraux ont imposé leur rythme, les libertés élémentaires reculent chaque année toujours plus sur la surface du globe. La difficulté des peuples à répondre à cette violence renforce les maîtres du jeu dans cette arrogante soif de domination, qui peuvent compter sur la fabrique du consentement des mass media. Les expériences en laboratoire (le Chili dans les 70’s, la Grèce aujourd’hui) ont conforté leur domination, et il n’est plus un pays où les droits de l’homme ne sont pas bafoués. Depuis cinq ans, diverses structures luttant sur le terrain (Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme, le Secours Catholique Caritas France Osiris, la Cimade et le CCFD) proposent un rendez-vous cinématographique au sein de plusieurs salles régionales, le Festival international du Film des Droits de l’Homme en Provence. Soit une sélection d’une dizaine d’œuvres documentaires (dont sept inédits dans la région), qui se focalisent sur les combats quotidiens d’hommes et de femmes luttant pour la reconnaissance de leurs droits fondamentaux. Chaque projection est l’objet d’échanges nourris autour du film et de ses problématiques, éveillant les consciences à la culture du combat citoyen. Citons au programme le très beau documentaire de Jonathan Millet et Loïc H. Rechi, Ceuta douce prison, qui nous plonge dans l’enfer d’une enclave espagnole au Maroc, où se heurtent les rêves de nombreux exilés. De la lutte des femmes dans les prisons afghanes (No burqas behind bars) au désastre social de Détroit (Detropia), en passant par les combats citoyens en Chine pour la liberté d’expression (High tech, low life), nul doute que ces échanges permettront de pérenniser un travail de prise de conscience collective que ne permettent plus les médias en place.

Emmanuel Vigne

 

Festival du film des droits de l’homme en Provence : du 30/01 au 8/02 à Aix-en-Provence, Grans, Gignac, Salon-de-Provence et Marseille.
Rens. 06 13 71 88 87 / www.festival-droitsdelhomme.org/provence/

 

La programmation jour par jour du Festival du film des droits de l’homme en Provence ici