Delgrès © Melanie Elbaz

Delgrès

Dans le genre incasable, on en remet une couche. Deux, même, avec les concerts coup sur coup de Delgrès, qui inonde la région de sa voix blues écorchée, fait perler les murs à grands coups de rock touareg sulfureux, trembler le sol d’ultra(sou)basses essaimées sans hasard, nous maintenant dans cette joyeuse transe qui fait le succès du groupe. À l’origine du projet, le chanteur compositeur et guitariste guadeloupéen Pascal Danaë, accompagné de Baptiste Brondy à la batterie et de Rafgee au tuba et soubassophone. Trois musiciens seulement mais la puissance d’un marching band de Nola. Les titres de l’album Mo Jodi (Mort aujourd’hui) paru l’an dernier rendent hommage au héros antillais de l’esclavage à qui ils empruntent ce joli nom. De l’anglais et du créole. Un profond métissage sonore. Du bluegrass ténébreux. Du rock gwoka. De la rage souriante… Chaque concert de Delgrès transpire d’énergie revendicatrice et nous téléporte tantôt en Louisiane, tantôt en Guadeloupe. On a plaisir à se remémorer la première fois qu’on les a entendus, sur les sols poussiéreux, battus par les pieds presque nus des festivaliers estivaux. On savourera avec délectation la chaleur retrouvée de leurs timbres envoûtés.

LPB

> le 13/12 à l’Usine (Istres) et le 14/12 à la Salle de l’Étoile (Châteaurenard)

www.journalventilo.fr/sortie/103902

www.journalventilo.fr/sortie/92610